Deux clans, un samouraï, de la classe à volonté

J'avais pris un plaisir fou à découvrir la Trilogie du Dollar, et c'est avec le même plaisir que j'ai regardé Yojimbo. Bon, si le scénario est quasi-identique entre les deux films, je l'ai trouvé plus maîtrisé pour le film de Kurosawa, plus simple. La façon dont le héros se joue des deux clans ne s'extrapole pas et fonctionne à merveille.

Le plan-séquence d'introduction m'avait déjà plongé dans le film. Le film a un ton dramatique d'emblée, mais très vite désamorcé avec le chien, malgré l'image d'horreur qu'il renvoie, et le foufou du village. Et c'est aidé d'une superbe bande originale qu'il marche dans cette ville qu'il sait déjà sienne, bande originale qui sera usée à toutes les sauces, mais toujours aussi percutante

Mifune est effectivement saisissant de charisme (même si, désolé, je préfère Eastwood !). Il a clairement la classe, et il s'occupe de faire sa loi dans la plus grande sérénité. C'est génial de le voir se battre avec autant de classe et terminer un à un chacun de ses adversaires. J'avais un grand sourire aux lèvres quand il regarde le géant un peu surpris, et continue son petit chemin comme si de rien n'était. Il effraie rien que dans sa démarche.

J'ai trouvé la photographie magnifique également, d'un très réussi noir et blanc et des plans de duels d'une grande beauté. Le dernier duel est assez tendu quand les autres sont beaucoup plus légers. Et cet autre duel assez amusant où l'on voit ces clans totalement paumés sans leur samouraï préféré, ayant peur d'aller l'un à l'autre. Et encore plus amusant de voir Mifune s'en moquer toujours aussi calmement, simplement spectateur du duel. Et la fin est jouissive à volonté, le héros partant aussi calmement qu'il est arrivé.

Malgré mon visionnage de Pour une poignée de dollars avant (dont la mise en scène est parfois entièrement reprise), je n'ai pas pris moins de plaisir à redécouvrir cette histoire pourtant si simple mais si efficace.