Moralité du film : Les dauphins sont des connards, éradiquons-les tous !

Ne vous laissez pas bernez par l'envoutante musique d'Eric Serra, une fois coupée, on relit l'histoire du Grand Bleu : l'histoire d'un enfant autiste (ou alors très très calme) qui a vu son père mourir en mer et voue une passion limite morbide pour l'immersion dans un des quatre élément. (Alors que quelque année plus tard, Luc Besson filmera Bruce Willis immergé à l'intérieur du cinquième....) Passant son temps à l'intérieur de tout type de flotte (piscine, mer, lac gelée au milieu du Pérou) il est hanté par des dauphins, des sales bêtes, qui continuent sans cesse d'alimenter son délire psychotique. Il passe son temps à entendre leurs cris (ils sont dans la B.O.) à collectionner les dauphins en verre, à les libérer des parcs, à leur offrir des cadeaux inutiles (comme une boite à meuh... qu'est ce qu'un dauphin irait foutre d'une boite à meuh ?) et préfère passer sa nuit à nager avec eux plutôt que de rester au lit avec sa gonzesse. Passion suicidaire qui le conduit à faire un sport vachement dangereux appelé le "qui-c'est-qui-ira-plonger-le-plus-loin." Lorsque son pote meurt de s'être aventuré trop bas, signe que c'est du suicide, les dauphins reviennent le hanter dans ses rêves, au point qu'il finit par en saigner du nez (signe qu'il est très excité du kiki, j'ai appris ça dans Dragon Ball...) Du coup, il part majestueusement, en pleine nuit, sous l'eau, rejoindre ses amis les dauphins.... abandonnant une femme aimante et un enfant un à naitre !


Et le dernier plan où un dauphin plonge jusqu'à 120 mètres de fond pour l'entrainer avec lui au lieu de remonter à la surface montre la PUTAIN DE DANGEROSITÉ de cet animal de MERDE. A priori, le plan suivant aurait dû être leur deux cadavre remontant à la surface suite au manque d'oxygène ! Sale bête !


A l'avenir, si vous voyez une petite fille avec dans sa chambre des tonnes de posters sur les dauphins, déchirez les d'urgence et cramez-les : c'est pour son bien !




Bref, j'ai revu le Grand Bleu. Etant petit, mes parents me passaient inlassablement la B.O. du film et lorsque j'ai eu l'age de le voir à la télé, j'ai gardé le souvenir d'un bon film, beau graphiquement, drole parfois, avec une fin vraiment pourrie (même à 10 ans je l'avais compris....)


En 2015, je le montre à ma petite amie. Et je déchante. Il faut dire, j'ai fait 3 erreurs :


1) Mater la version longue du film : Généralement une version longue permet de rajouter des scènes, de creuser une histoire secondaire ou d'approfondir les personnages. Ici, que nenni : les scènes sont justes plus longues, apportant autant d'information que dans la version courte ou apportant exactement la même information que dans une scène passée. J'avais pensé qu'on approfondirait un peu plus le passé de Jacques... mais non, le gars est aussi muet et limite autiste en version courte qu'en version longue.


Dire qu'à l'époque cette version longue fut diffusée au cinéma en même temps que la version courte, c'est franchement de l'arnaque.


2) Revoir ce film, tout simplement : Ou comment briser le souvenir d'un film qui dans mon souvenir n'était "pas si mal que ça."


Je m'aperçois donc, à ma grande stupeur qu'en dehors des scènes dans la mer (et la scène du délire cauchemardesque de la fin méga-scotchante) Luc Besson filme de façon franchement plate et que certaines scènes font limite "téléfilm." Je suis déçu (d'autant plus que j'ai vanté "pas plus tard qu'hier" la réalisation du Cinquième Élément...) de voir que tout cela a franchement mal vieilli et qu'il utilise parfois de ralentis qui font vraiment kitsch maintenant. Le montage sur Jacques Mayol qui remonte à la surface, entrecoupé par des plans de dauphins qui sautent apparait d'un seul coup totalement risible.


Quant aux scènes qui me faisaient marrer, je m'aperçois que certaines sont basées sur des clichés racistes : Les italiens mangent des pâtes, ont des grosses "mamas", roulent dans des caisses pourries et sont trop fainéant pour se lever lorsqu'un mec plonge dans un bassin où il est interdit de plonger, les péruviens vivent encore au moyen age, et les japonais... purée, dire que le film fut un carton là-bas, ils sont pas rancuniers. Et les deux seules femme sont une américaine obsédée par son mec (et la maternité) et une pouffe espagnole. Heureusement que le trio Jean Marc Barr, Rosanna Arquette et Jean Reno font passer la pilule.


La musique d'Eric Serra est de loin le meilleur élément du film à tout point de vue et à gardé son côté "envoutant" malgré l'utilisation de synthétiseur un peu daté. Toutefois elle renforce aussi les clichés racistes cités plus haut (musique péruvienne au Pérou et la musique italienne en Sicile qu'on va entendre à CHAQUE PUTAIN DE FOIS qu'ils sont en italie.)


3) Lire wikipédia tout en matant le film :
Tout en me disant "merde, elle durait moins longtemps dans mon souvenir cette scène" je me suis dit "mais il a vraiment fait tout ça Jacques Mayol ?" et j'ai maté wikipédia pour m'apercevoir que Jacques Mayol....


.... et il a eu une vie VACHEMENT PLUS PASSIONNANTE que celle du film ! Déjà, Mayol n'est pas né dans les années 60 dans les îles grecques mais en 1927 à Shanghaï, ce qui pose déjà la trahison. Il a appris le bouddhisme, vécu la seconde guerre mondiale, il a été pilote d'avion, il a connu Cousteau, épousé une suédoise, étudié les dauphins pour s'inspirer de leur façon de plonger, permis de repousser la science, etc... Une vie de fou !


Et il était aussi en compétition avec un type du nom d'Enzo mais leur rivalité fut longue d'une trentaine d'année (au lieu de 3 dans le film.) Le Enzo en question (qui a empêché l'exploitation du film en Italie pendant 10 ans, tellement qu'il était outré par le côté "mangeur de pâte" des italiens...) était visiteur médical là où celui du film a un côté "la médecine c'est de la merde, seul la mer me gouverne" assez honteux (mais il est joué par Jean Reno, ce qui compense...)


Au passage, ça fait quand même mal au cul de le voir mourir en tentant de nager en apnée et d'atteindre les 120 mètres de profondeur (chose physiquement impossible selon le film) et de lire sur wikipédia que le record du monde est actuellement de 217 mètres... soit quasiment le double !!


Le seul truc qui est vrai dans ce film, c'est que Jacques Mayol s'est vraiment suicidé, d'une manière quasi-similaire, puisqu'au lieu de plonger au fond de l'eau, il a préféré mourir par privation d'oxygène en se pendant. Ce qui est arrivé en 2001.... SOIT 13 ANNÉES APRES LE FILM !!


Purée, quelle arnaque !!


Le Grand Bleu reste quand même un film avec des belles images et qui explique assez bien ce qu'est la passion pour la plongée en apnée. Mais en dehors de ça, c'est franchement raté.


Je vous laisse, je vais enterrer dans le fond du jardin le reste d'un dauphin, mangé avec des potes japonais, qui ont décidés de se venger de la façon dont le film les dépeints. SALES BETES !

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le 10 août 2015

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