Au moins, Trintignant n'a pas dû avoir de mal à retenir son texte.
Sergio Corbucci (l'autre Sergio des westerns spaghettis, à ne pas confondre avec le maître du genre : Sergio Leone) à réalisé de nombreux westerns dans sa carrière et "Le Grand Silence" en est l'un des plus fameux.
Tout commence avec un homme chevauchant son cheval dans une plaine enneigée. Cet homme, c'est le personnage principal, on le nomme Silence. Nom plutôt bien trouvé puisqu'il est muet. Pour jouer cet homme, qui ne risque pas de nous casser les oreilles, on retrouve le français Jean-Louis Trintignant. La surprise dans un premier temps fait place ensuite à la compréhension. En effet, le film est une production franco-italienne, pourquoi alors n'y aurait-il pas d'acteurs français dans le casting ? Le comédien français incarne un homme solitaire qui traque les tueurs à gage pour de l'argent. N'est-il donc pas lui même un tueur à gage ?
Pour ce western spaghetti, on est bien loin de la trilogie du dollar avec ses pleines arides et sa chaleur omniprésente. Ici, il fait froid et il neige. Autre particularité qui démarque cette œuvre des autres, le héros ne prononcera pas un mot du récit (forcément s'il est muet...). Et il y a également une belle surprise à la fin du film qu'il vaut mieux découvrir par soi-même et qui contribue elle aussi à la différenciation du film.
Alors qu'est-ce qui cloche dans ce western qui a tout l'air d'être pour le moins original ? En premier lieu, l'histoire en elle même n'est pas vraiment intéressante. Un homme solitaire qui parcours l'Ouest sauvage, qui gagne sa vie au gré de ses rencontres, ça n'a rien d'exceptionnel. Ensuite, le personnage principal n'est pas particulièrement attachant. Evidemment, cela est dû au fait qu'il ne parle pas et que par conséquent on en apprend peu sur lui, il est alors difficile de s'attacher. Il y a bien quelques tentatives de mise en valeur de ce personnage mais elles n'apportent pas grand chose.
Cependant, tout n'est pas à jeter. Le bad-guy du film est quant à lui réussi. A la fois décontracté et violent. Son interprète, Klaus Kinski, est bon dans ce rôle. Autre chose à retenir de ce film, sa musique. Forcément, avec un compositeur de la trempe de Ennio Morricone, la BO ne peut que être au moins bonne. Et c'est justement le cas.
"Le Grand Silence" n'est donc pas un western complètement raté mais même s'il tente clairement de se démarquer des autres, il ne parvient qu'à éviter de justesse l'ennui chez le spectateur.