L'an dernier nous avions entamé l'année avec un revisionnage de tous les Harry Potter, bien après avoir lu les livres avidement et chié allègrement sur leurs adaptations ciné. Cette année, on se tente la trilogie du Hobbit. Ceci m'a permis de revisiter mes précédentes critiques du premier (à la hausse) et second opus (limite à la baisse). Je n'avais d'ailleurs même pas vu ce troisième film au cinéma bien qu'étant un fan du Seigneur des Anneaux...
...et clairement je n'avais pas raté grand chose.
Par où commencer ?
Commençons par l'élimination simplissime de Smaug qui n'était au final qu'un cliffhanger à résoudre rapidement dans le 3e film pour passer à la suite. Ici encore, tout comme dans le 2e film, on souffre du grandiose recherché à tout instant et lorsqu'il s'agit de résoudre le problème on ne peut que trouver ridiculement facile de clore un chapitre qui a pourtant duré des dizaines d'années.
Par la suite il va donc falloir trouver une raison d'affronter différentes armées et vu que les orcques ne sont pas en place, on instaure une vélléité profonde de Thorin de trouver l'Arkenstone, le faisant prendre des décisions à la con. Ce qui est fou est qu'il se remet (presque) tout seul de sa folie mais un peu trop tard et repasse donc du côté clair de la force aussi rapidement qu'il l'avait quitté.
Quand les batailles de Minath Tirith ou du Gouffre de Helm étaient plébiscitées pour leur lisibilité, ici on peine à comprendre ce qui se passe réellement, qui sont ces 5 armées, d'où viennent les revirements. J'ai d'ailleurs en tête 5 trolls abattus en moins de 2 secondes sur la dernière charge vers la montage, d'où ? par qui ? comment ? Pourquoi apporter au combat des créatures qui doivent coûter une blinde à nourrir et qui meurent d'une flèche perdue ?!!
On a ici une baston... juste pour le principe de faire une baston.
Ah on me dit dans l'oreille qu'il est temps de faire le final, plus qu'une heure de pelloche... Alors on prend tous les personnages principaux et on les fait se battre au même endroit façon Marvel. Et de retournement en retournement toujours plus capilo tracte, toujours plus déconnants (sérieusement Legolas qui marche sur des pierres en cours de chute ?!! Tauriel qui ne devient qu'une faible femme à défendre pour Killi ?!!).
De (lointaine) mémoire dans le livre Bilbon se fait assomer l'anneau au doigt et n'est retrouvé qu'après la fin de la bataille. Alors quelque part difficile de faire pire... mais impossible n'est pas Hollywoodien. Le montage est elliptique au possible, à la limite de la téléportation pour certains changements de scènes, et tout les évènements sont courus d'avance.
Sincèrement Tolkien n'était pas un bon narrateur (AMHA) et si l'adaptation du Seigneur des Anneaux était fabuleuse de ce point de vue, celle de The Hobbit pour cet opus est juste... chiante à mourir.
Ouaip... j'avais l'impression de regarder un Marvel.
Quant à la clôture du film, si l'on tente de replacer Bilbon dans son environnement de départ, façon Héros aux 1000 visages c'est clairement anecdotique, à des années lumières de cette amertume à la fin du Retour du Roi. Après tout quel intérêt d'introduire la notion d'un gland à planter si l'on ne le présente pas en conclusion ? L'adieu de Bilbon aux nains est émouvant parce que faisant transparaître la simplicité des hobbits. La suite est maladroite.
Il y avait un thème intéressant évoqué dans le premier volet (et le second je crois) sur l'importance de faire le bien à tous niveaux, à chacun sa mesure (cf. l'histoire du colibri ) et que s'éloigner d'une soif d'or, de pouvoir pur et se recentrer sur les petites choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue (évoqué dans Le Retour du Roi aussi par Sam à Frodon) ; ce thème est tout bonnement abandonné et le film ne donne en matière de conclusion qu'un simple raccord avec la trilogie suivante.
J'en attendais tellement plus. Malgré les critiques de mes amis j'en attendais encore trop, espérant sans doute au moins atteindre à nouveau la valeur du premier film. #déception