Le Hobbit : un voyage inattendu, sans être mauvais, nous avait royalement fait chier. Une aventure pas vraiment passionnante, où on aurait pu se taper au moins 6 siestes sans problème. Le Hobbit : la désolation de Smaug, lui, nous avait bien plus emballé. Des scènes à la con mémorables (celle des tonneaux par exemple) et surtout un rythme un peu plus soutenu.

Du coup, on attendait impatiemment ce troisième volet, au titre prometteur. On s’impatientait de découvrir la folie visuel de Peter Jackson dans cette guerre totale, mettant en scène les Humains, les Nains, les Elfes, les Gobelins et les Wargs. Et si en terme d’images épique le film regorge de perles, il n’en est pas de même pour le reste.

Déjà, commençons par la rage d’un prologue affreusement frustrant. Un an qu’on attendait que Smaug – le dragon super vénère qui a pris une douche de pisse à la fin du deux – défonce tout sur son passage, et que Barde (le charismatique Luke Evans) lui donne sa fessée à lui tout seul avec une flèche bien placée. Une scène qu’on s’imaginait incroyable, implacable, et qui finalement doit durer une dizaine de minutes avec un final plutôt miséreux (utiliser son fils pour ça, y’a longtemps qu’il aurait dû perdre la garde du gosse le bonhomme). Autant la foutre pour le final de La désolation de Smaug.

En fait, dès l’intro, Peter Jackson présente ce que sera Le Hobbit : la bataille des cinq armées : un long-métrage qui défile pour le spectacle. Point. L’émotion est totalement absente, et la nostalgie (ou le lien) avec Le Seigneur des Anneaux : la Communauté de l’Anneau, est raté. Le retour de certaines têtes ne fait ni chaud ni froid (dont une Gaaalaaaadriiiieeel qui se la joue Samara du pauvre de The Ring), et d’autres personnages propre à la trilogie du Hobbit sont carrément insupportables, Alfrid en tête, offrant des scènes censé être comique, mais se révélant être très énervantes.

Même si Thorin (Richard Armitage, vu en taille réelle et sans barbe dans Black Storm) n’est pas mal dans son genre non plus. Le Roi Nain, un camé en manque, n’attend qu’une seule chose : se prendre une dose de la meilleure drogue disponible sur le marché, l’Arkenstone. Mais comme chacun le sait, c’est le vilain Hobbit pas joufflu qui l’a volé. Conséquence : en plein trip acidulé (le mec s’imagine en pleine pub Christian Dior mais sans Charlize Theron, le bad !), Thorin délaisse et menace jusqu’à ses potes de toujours. Pas cool le mec. Mais au bout d’un moment, on a compris le délire. Faudrait voir à avancer.

Parce que, pendant ce temps, une guerre fait rage dehors, et on arrive difficilement à être imprégné par ce qui se passe. Gandalf fait encore joujou avec son bâton (magicien ? Lui ?), Bilbon nous fait croire qu’il est un guerrier, et Legolas tarde à venir. Alors oui, on est méchant, parce que la virtuosité de Peter Jackson fonctionne parfaitement, certains passages sont jubilatoires, et bien entendu, les effets spéciaux sont réellement bluffants. Seulement, il manque quelque chose pour être totalement conquis. Des détails qui font tiquer, comme la musique ou l’histoire en elle-même.

Howard Shore signe ici un score insipide, trop discret. Le compositeur peine à égaler son travail euphorisant du Seigneur des Anneaux, ou même à se renouveler. Même le thème principal tombe dans l’oubli total. Quant au un récit lui-même, bien trop étirer, il en devient très creux, habillé par des dialogues parfois niais et des séquences encombrantes. A se demander d’ailleurs pourquoi cette saga s’appelle Le Hobbit tant le talentueux Martin Freeman est dans l’ombre la majeure partie du temps.

Pourtant, tout est finalement balayé quand Thorin en a fini avec sa cure. Badass à souhait, le patron débarque en mode Super Saiyen, et décide direct de se farcir le grand chef des Wargs, un genre de Freezer qui s’est pris un bus. Par la même occasion, Legolas – s’étant régalé, durant les années qui séparent la saga du Seigneur des Anneaux et celle du Hobbit, a jouer à Mario Bros ou God of War – débarque avec ses nouveaux coups, et nous offre un spectacle démesuré, digne de lui, faisant un show proprement hallucinant. Oui, il en fait des tonnes. Oui, c’est n’importe quoi. Oui, c’est plus que du fan service, mais putain qu’est-ce que ça fait plaisir ! La dernière demi-heure de baston est donc dantesque, et c’est là qu’on en prend plein les mirettes. Et bien plus dans des fights mano-a-mano puissants, que dans le bordel organisé de la-dite bataille.

Puis arrive la conclusion. Tout se termine enfin, les vivants retournent à la maison, les morts retournent à la poussière, on se dit « tchao Michel, à la prochaine », et… fin. Hein ? Ouais, c’est tout. L’action terminé, tout se fini vite fait, chacun rentre chez soi, on en parle plus. C’est tout simplement bâclé à mort (un ressenti déjà constaté durant certaines séquences). Alors d’accord, on a reproché à Jackson d’avoir éterniser son final pour Le retour du Roi, mais y’a quand même un juste milieu. On dirait qu’il manque un bon quart d’heure pour clôturer cette trilogie comme il se doit.

On sait forcément qu’une version longue sortira courant 2015, c’est certain, ça fait six fois qu’il nous fait le coup le mec, on est habitué. Mais ici, ça se sent vraiment trop qu’il coupe pour en garder sous le coude. Ça en devient carrément frustrant. Alors choix artistique ou pur coup mercantile – ou un peu des deux – dans tous les cas, ça énerve.

POUR LES FLEMMARDS : Le Hobbit : la bataille des cinq armées propose un spectacle totalement dénué d’émotion, trop amputé de partout, au récit creux et aux dialogues niais. Mais bon, voila, il propose un putain de spectacle ! Merci Legolas.

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le 26 déc. 2014

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