Peter Jackson, roi sous la montagne avachi sur son trésor, a un dilemme. Va-t-il laisser les hordes d'effets spéciaux se mettre sur la gueule pendant deux heures sans prêter main forte au carnage ? Ou bien va-t-il répondre à l’appel des cors géants, pour l’honneur, et faire genre qu’une douzaine de tas de viande (anciennement nommés acteurs) sous ses ordres peuvent emporter la décision dans la bataille des cinq cent milliards de pixels ?
Bilbo, qui a tout ou rien compris, résiste comme il peut à l'irrésistible. Lui fait son possible pour empêcher la bataille, bricoler une intrigue, échafauder un scenario. Il est hors du coup. Assommé le tiers du temps, il se précipite sur le chemin du retour dès que les aigles se pointent et cliquent sur « vider la corbeille ». Direction sa bonne vieille Comté et un fauteuil moelleux pour lancer le dvd du Seigneur des Anneaux, peinard comme seul un Hobbit. Arrivé là, « even though the battle was won, I feel like we lost it ».