Le prochain train pour Erebor, c'est pour quand ?

C'est avec une subjectivité certaine que je m'atèle à la tâche ardue de la critique de La Désolation de Smaug du grand Peter Jackson, réalisateur que j'adule depuis l'âge de dix ans, notamment pour l'adaptation du Seigneur des Anneaux, comme les quelques millions d'admirateurs dans le même cas.

Suite à une certaine déception du premier opus de Bilbo le Hobbit sorti il y a un an, je choisis d'écrire sur ce deuxième volet indéniablement plus inspiré et inspirant. Sans tomber dans la comparaison d'œuvre entre ces deux premiers opus, force est de constater que les scènes sont beaucoup plus travaillées et l'étude des personnages plus poussée. Effectivement, on s'attache petit à petit à la compagnie, ce qui n'était pas le cas dans Un voyage inattendu. P.Jackson signe alors un film beaucoup plus dense et sombre, toutefois très réussi !
Techniquement, on ressent une réelle évolution dans la qualité des séquences; un vrai travail de chorégraphie et d'esthétisme est mené, notamment pour les multiples scènes de combat qui deviennent plus individualisées, tel que le combat entre Legolas et le chef orc dans Lacville, témoignant de plans esthétiquement très agréables, donnant l'impression d'une réelle immersion.

Faire l'éloge de l'esthétisme du film est un pléonasme à l'œuvre de Peter Jackson. En effet, qu'il s'agisse des décors très travaillés (qu'ils soient d'ailleurs issus de paysages naturels, de maquettes ou d'effets spéciaux) ou des costumes des personnages, la beauté des couleurs et le souci du détail témoignent de la rigueur indéniable du travail de l'équipe artistique, voulant reproduire avec minution l'univers héroïc fantasy de Tolkien.

Je nuancerai mon écrit élogieux par le travail mené sur le rythme global du film. Faire le pari d'une trilogie sur un livre de quatre cent pages est risqué, tout lecteur averti s'avouera sceptique quant au découpage des trois films, d'autant plus que P.Jackson choisit un format 2h45 pour chacun d'eux. Personnellement, je n'ai pas vu le temps s'écouler : les séquences s'enchaînent avec un rythme incroyable, à tel point qu'on ne prend pas toujours le temps d'apprécier les scènes et la beauté de certains plans. Par exemple, la séquence dans le Royaume de Mirkwood où la compagnie est prisonnière ne nous fait pas tellement apprécier la beauté du lieu : je me rappelle avoir été en véritable admiration devant Cul-de-Sac dans le premier opus, si bien que l'on ne retrouve plus une certaine intimité installée par P.Jackson, telles que la scène des énigmes entre Bilbo et Gollum permettant de contempler la vraie qualité cinématographique du réalisateur et le jeu des acteurs.

Peter, enlève quelques travelling, c'est pas ce qui fait la beauté de ton film, et rajoute quelques plans séquence, tu les réussis à merveille !