Le Hobbit - Un voyage inattendu par FlolDuf
Une fois passé le petit plaisir de retrouver un univers pas revu en salles depuis près de 10 ans, force est de reconnaître que...j'ai trouvé ce Hobbit très poussif.
Déjà, ce qui m'a clairement sauté aux yeux, c'est qu'en voulant raconter en 3 fois 3h un bouquin qui fait à peine 300 pages, forcément il y a du remplissage. Et ce qui était évoqué en quelques lignes dans le bouquin prend ici un temps fou à être raconté, et surtout, Jackson ne peut pas s'empêcher de tout mettre en images...le pire étant atteint avec ce "combat" de montagnes, totalement inutile à l'intrigue, mais juste là pour nous offrir une péripétie de plus (sur les 150 qui parsèment le film) et pour ne pas endormir le spectateur.
Idem pour tout ce qui concerne Radagast, dont la seule utilité est d'introduire le Necromencien (qui est juste évoqué dans le livre...alors qu'ici, je sens qu'on y aura le droit dans les 2 films suivants).
En gros, on retrouve ici ce qui faisait déjà défaut à un film comme King Kong : à force de vouloir trop en mettre, Jackson nous fatigue. Les scènes d'action se succèdent, dans une déferlante d'images numériques et de décors gigantesques, mais personnellement, ça m'a ennuyé. A aucun moment, je n'aurais retrouvé le souffle d'aventure et le suspense de la séquence de Khâzad-Dum de The Fellowship of the Ring, par exemple.
Alors certes, les 30 dernières minutes de The Hobbit sont hallucinantes techniquement...mais ce n'est en aucun cas immersif (et qu'on ne me dise pas que c'est dû au fait que j'ai vu le film en 2D), j'ai regardé ça en m'en foutant totalement.
Quant à la magie, n'en parlons même pas. Ici, il n'y en a pas une once. Cela est sûrement lié à l'histoire en elle-même, à priori moins riche que celle de The Lord of the Rings, et qui s'apparente plus à une simple quête...mais par exemple, lorsque l'on voit enfin Gollum et son anneau, pas beaucoup de mystère non plus dans cette séquence. D'autant plus que la manière dont Bilbo trouve l'anneau ne ressemble absolument pas à celle que l'on voit dans le prologue de The Lord of the Rings ! Ça fait un peu réflexion de geek ce que je dis là, mais finalement pas tant que ça. Pour quelqu'un comme Jackson qui, à priori, maîtrise son sujet, je trouve cette incohérence particulièrement gênante (et puis bon, même rajeuni, Ian Holm ne ressemble pas beaucoup à Martin Freeman).
Pour continuer dans les choses totalement ratées, je suis obligé de mentionner le design de certains nains, certains SFX qui ne passent pas (la 1ère attaque des Wargs, avec Radagast et son traineau tiré par des lapins !?)...
Et puis surtout...SURTOUT !...je crois que je suis définitivement saoulé par la mise en scène de Peter Jackson. En 10 ans, son style n'a pas changé d'un iota : toujours ces éternels plans d'hélicos, cette caméra tournoyante (ceux qui l'ont vu en 3D et 48fps, vous aviez bien vos sacs à vomi j'espère ?), cette caméra qui fuse au-dessus des personnages, cette humour lourdaud. Au secours.
Ce qui m'a frappé également, c'est que malgré le fait que Jackson multiplie les plans larges de bataille et d'immenses armées, à aucun moment je n'ai ressenti une quelconque ampleur dans les événements. Par exemple, toujours par rapport à ce prologue du 1er épisode de la 1ère trilogie, rien n'atteint les plans hallucinants des armées s'entrechoquant sur les plaines du Gorgoroth, lors de la bataille des 5 armées (celle que l'on reverra dans le 3ème opus de cette seconde trilogie).
Heureusement, il y a tout de même de bonnes choses dans tout ça : Martin Freeman est excellent, la qualité globale des effets spéciaux (notamment les persos numériques...ce Azog est carrément impressionnant, mais dommage que tel un vulgaire Darth Maul, il ne fasse finalement pas grand-chose), la musique de Shore passe bien mieux dans le film qu'en écoute isolée et...euuuhhh...bon ben 24h après, j'avoue avoir du mal à trouver d'autres qualités.
Et contrairement aux 3 opus précédents, je doute de revoir celui-là en salle un jour...
Conclusion : quel dommage que Del Toro ait préféré abandonner.