Il est de retour ! Qui ça ? Le roi ? Non, Bilbon !
L'historique a tellement été répété ces derniers mois et plus particulièrement ces dernières semaines, que l'on connaît le refrain par coeur. Soit, 10 ans après avoir signé "Le Seigneur des Anneaux" une saga majestueuse et d'une ampleur extraordinaire, Peter Jackson retourne en Terre du Milieu pour filmer "Le Hobbit", toujours en trois volets.
La comparaison est évidente, malgré les dires de Jackson, qui comme Ridley Scott avec "Prometheus", avait tenté de présenter son nouveau film comme une oeuvre volontairement détachée de sa mythologie, toutes proportions gardées. Inutile de faire durer le suspense car il n'a pas lieu d'être : "Le Hobbit" n'est pas "Le Seigneur des Anneaux"... mais presque !
Peter Jackson connaît la formule. Et la connaît bien. Et ça se sent, ça se voit. Certes, tout cela ressemble à "La Communauté...".Certes le schéma narratif est identique. Certes, la troupe est passée de 9 à 15 compagnons. Mais, surprise, Jackson réussit à éviter la redite avec un brio incontestable, et joue sur ce qui pourrait s'apparenter à de la nostalgie nouvelle. Ce qui était bon il y a 10 ans ne le serait-il plus aujourd'hui ? Le cinéaste a parfaitement compris les attentes et livre une épopée certes plus ludique et intimiste mais toujours aussi grandiose sur la forme que sur le fond. Jacks' filme la nature d'une façon presque organique, rend n'importe quelle bataille, que ce soit sous forme de flash-back ou autre, trépidante. Dans cet élan, le film arrive également à jouer de sa propre mythologie future avec un fan service qui, pour certains paraîtra opportuniste, et pour d'autres totalement jouissif et surtout nécessaire au bon raccord des deux trilogies. De toutes les apparitions des personnages cultes de LSDA, la palme revient au passage de Gollum, le plus amusant, le plus inventif et peut-être même le plus touchant. Les expressions du visage du personnage relèvent de la magie numérique en même temps que le sublime jeu d'acteur de Andy Serkis.
Au final, "Le Hobbit" est épuisant de beauté. D'où, après 2H45 de grand, grand spectacle, une légère overdose d'effets spéciaux dans les yeux. C'est peut-être là l'un des défauts du film, qui, malgré sa splendeur plastique, oublie le charme des maquillages naturels "en dur" du "Seigneur des Anneaux", qui offrait de pures sensations de réalisme. Aussi, le paradoxe vient également du fait que les quasi-trois heures du film passent sans que l'on ait eu l'impression de tout apprécier à sa juste valeur. Bizarrement, avec ses quelques baisses de rythme, le film semble faire davantage la part belle à Gandalf qu'à Bilbo. Son rôle, tout aussi important que dans LSDA, attire plus l'oeil du spectateur, alors que le semi-homme du film est bien Bilbo. Idem pour Thorïn, qui, avec Gandalf, volent un peu la vedette à Bilbo. Et bien que Jackson ait soigné avec merveille sa forme sans se répéter, il manque à son film le charme et la fraîcheur de "La Communauté de l'Anneau", sans pour autant étirer son récit jusqu'au poussif.
Au final, si "Le Hobbit" accuse quelques défauts de fond narratif, ayant tendance à s'éparpiller en chemin au profit de scènes malgré tout superbes (l'étrange passage avec Radagast à la poursuite d'araignées géantes), il remplit son contrat avec les honneurs, pour tout amateur de fantasy et de grand cinéma tout court. De tous les retours de saga cinématographiques, "Un Voyage Inattendu" ne démérite absolument pas.
martinlesteven
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le 13 déc. 2012

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Marty Lost'evon

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