Synopsis :
Dans UN VOYAGE INATTENDU, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers… Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum. C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore…

Peter Jackson est de retour, non seulement à la réalisation où on l'avait perdu depuis 3 ans, mais aussi en Terre du Milieu car comme un certain George Lucas, Jackson a décidé de revenir sur les origines de la saga qui lui sera à jamais attaché. Et comme George Lucas, Peter Jackson semble se détruit lui-même.
Je tient tout d'abord à dire qu'il est difficile de juger ce film en dehors de la trilogie, qui juge Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau sans parler de sa trilogie ? Toutefois, je pense que certaines erreurs ont étaient commises.
La sortie de Le Hobbit : Un voyage inattendu s'accompagne de la "nouvelle révolution du cinéma", la HFR (ou 48 images par secondes, un film normal n'en comportant que 24). L'idée de la HFR vient d'un certain James Cameron, papa de l'ancienne révolution (la 3D), cette HFR étant conçu pour améliorer la 3D, faire moins mal à la tête des pauvres spectateurs et l'immerger un peu plus dans le film. Résultat : dès le premier plan un choc, le principe d'immersion est rompu par cette nouvelle bizarrerie. Gadget aussi utile que la 3D (ayant toutefois le mérite de ne pas être payante), la HFR va plus loin en apportant plus de précision dans le plan, détruisant par la même occasion les décors que l'on reconnait comme de simples décors, et les effets spéciaux dont on comprend qu'ils sont rajoutés, sans parler des fonds bleus qui rendent moins bien que ceux du Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau, qui a 11 ans.
Le comble pour Peter Jackson qui a adopté la formule de George Lucas "Vive les effets", sa compagnie Weta Digital étant la reine des effets spéciaux (La trilogie Le Seigneur des Anneaux, King Kong, Avatar, Prometheus), elle n'était tout simplement pas prête à ce nouveau format. Le pire exemple est l'anneau, ignoblement mis en image, gâchant la reprise du plan culte où il tombe sur le doigt de son possesseur, le rendant invisible. Le seul vrai effet réussi est celui de Gollum, petit chouchou de Weta Digital, qui malheureusement ne fait qu'une courte apparition.
Le Hobbit : Un voyage inattendu est aussi caractérisé par un recyclage du Seigneur des Anneau, autant dans sa structure narrative que par sa forme.
Le film commence par un flash-back épique, comme Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau , contant l'histoire des nains et nous montrant leur univers, qui a toutefois le mérite d'être réussi. Cette scène ne fait que nous rappeler l'alliance des hommes et des elfes face aux orques du Mordor, en moins épique et moins culte. Thorin - la pâle copie d'Aragorn version miniature - quand à lui affronte un certain Azog, qui lui aussi nous rappel un certain Lurtz, le chef des ourouk-hai tuant Boromir. La structure est sensiblement la même : Blibo enrôlé dans une compagne par Gandalf, visite de Fondcombe, traversée des mines... Peut-on vraiment en vouloir là-dessus à Peter Jackson, l'histoire étant écrite par J. R. R. Tolkien ? Plus ou moins, plutôt que de faire trois films Jackson aurait pu en faire deux, changeant la structure et faisant un peu plus avancer l'histoire, surtout quand on sait que Bilbo le Hobbit ne fait que 312 pages (version poche française), alors Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau en fait 686 à lui tout seul (version poche française). Et, avouons-le, l'histoire de Bilbo le Hobbit est beaucoup moins intéressante, étant un conte pour enfant, donc plus comique et moins sombre. Ainsi la musique d'Howard Shore, excellente comme d'habitude, est pourtant en rupture avec l'image en tentant d'insuffler un rythme Seigneur des Anneaux et s'emballe à chaque micro-action. Par exemple, elle explose alors que l'action en cours est... trois trolls débiles (mais hilarants par moment) se battant contre 13 nains, dans un combat plus comique qu'héroïque.
Le Hobbit : Un voyage inattendu reprend les plans cultes du Seigneur des Anneaux (l'anneau glissant dans le doigt, le papillon s'échappant de la main de Gandalf, et même Gandalf s'énervant avec une ombre géante chez Bilbo) sans s'en crée lui-même, il marche sur un principe d'appropriation d'une recette qui marche : autant Gandalf brisant un pont face à un Balrog en criant "Vous... ne passerait... PAS !" est entré dans la culture populaire, autant Gandalf détruisant un bloc de pierre de la même façon pour éclairer des trolls et les transformer en pierre et plutôt ridicule. Par ailleurs, toujours sur cette même idée d'allongement des films pour en faire une trilogie et non un diptyque, certaines scènes sont complètement inutiles pour le récit, comme une course-poursuite ridicule de Radagast le Brun, personnage pourtant intéressant, ou encore la scène des géant, peut-être intéressante pour ses effets, mais au final ne faisant que ralentir le film : la compagnie va vers une mine, bataille des géants, la compagnie entre dans la mine. Utilité ? Nulle, si ce n'est nous rappeler le combat (là encore gigantesque) de la pieuvre géante dans Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau, qui étrangement se situe elle aussi, juste avant que la compagnie entre dans une mine... Autre exemple, alors que la compagnie arrive à Fondcombe, Gandalf demande à voir Elrond qui n'est malheureusement pas là. Soudain, celle-ci se fait encercler par une "armée" d'elfes (là encore la musique explose... pour trois petits tours de chevaux), et nous montrer au final Elrond, justement avec ces cavaliers. Pourquoi ne pas tout simplement faire apparaitre Elrond, descendant l'escalier et tous les accueillir dès que Gandalf le demande ?
Quand aux acteurs, sans parler de Elrond, Galadriel et Saroumane qui ne sont là que pour apparaitre, contrairement à Gollum, ils sont tous peu intéressants. Gandalf reprend son jeu classique, qui a le mérite de ne pas être mauvais, mais les nains eux ne font que de la figuration, à part Throrin - la pâle copie d'Aragorn version miniature -, Balin, son serviteur, ou encore Bombur, le petit gros qui est reconnaissable car... il bouffe tout le temps. À part Gollum (joué par Andy Serkys), seul Martin Freeman sort du lot en jouant Bilbo, s'emparant réellement du personnage et tient de ce fait tout le film sur ses épaules (les hobbits sont capable de grandes choses), à se demander si Martin Freeman n'est pas lui-même un hobbit.

Le Hobbit : Un voyage inattendu n'est qu'une pâle copie du Seigneur des Anneaux, et la première fausse note d'un Peter Jackson qu'on espère ne va pas tomber dans le cercle des réalisateurs has-been comme Francis Ford Coppola, Oliver Stone ou le moins connu Joe Dante.


Pierrick Boully
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le 14 déc. 2012

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