My dear Frodo...
Préambule : j'ai vu le film en 24 fps donc pas d'avis sur la 3D HFR. Neuf ans. Il aura fallu neuf années entières pour que Peter Jackson nous transporte une nouvelle fois en Terre du Milieu...
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le 7 déc. 2012
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Je ne dois pas être le seul à avoir redouter l'arrivée de cette adaptation du Hobbit. En la revoyant hier soir un sentiment de "crainte" était encore intact; même après avoir adoré l'aventure une première fois en salle.
Avec sa trilogie du Seigneur des Anneaux, Jackson avait des trucs à prouver.
Une décennie plus tard la tendance s'inverse, et les mauvaises langues se délient.
Je ne vais pas relater des choses sues et suscitées, le seul constat que je peux faire et qui soit un tant soit peu objectif, est ce "respect" vis-à-vis du bouquin ; on retrouve l'esprit enfantin. Pas d'atrocité, pas de sang, et c'est ce qui fait l'objet de ce billet : la cassure entre l'après-Frodon et la trilogie du Hobbit présentement d'actualité.
Même schéma narratif, même structure et même forme enjolivée. Le premier morceau des aventures de Bilbo Sacquet ressemble foncièrement au premier chapitre des SDA. Tout y est familier.
Contraste, si c'en est un, dans l'âme ce "Voyage Inattendu" noue avec la décontraction qui l'habite. Mais dans la technique pure et dure, c'est-à-dire exclusivement visuelle, celle-ci est plus barbare que les SDA. Les combats répondent à l'appel certes, et on retrouve quelque peu la dose de "spectaculaire" à laquelle nous avait habité Peter Jackson ; mais de nombreuses maladresses priment et dépriment. Je trouve que ça fait parfois très potache. La mise en scène qui, avec les gentils nains qui s'en sortent toujours comme il faut pour éviter la mort in-extremis, détonne moins. On y sent moins de conviction, moins de naturel et moins de profondeur dirais-je que dans les SDA. Même si on ressent une envie sincère de vouloir rendre l'aventure énergique et supra-entraînante...
Cette faiblesse nous amène d'ailleurs tout droit vers un autre problème : le manque de souplesse dans l'entièreté du film. Cela est peut-être dû à une tension qui s'avère nettement affaiblie et peu pesante, autrement cela nous conduit à un point déjà abordé et qui fait la force du Hobbit : l'ambiance bon enfant, le sombre et le comique allant de pair, on le voit rien qu'à la scène mystique du magicien Radagast le Brun et ses lapinous. On le voit également dans la scène où Martin Freeman, fringué en Bilbo, tombe nez à nez avec le rachitique mais néanmoins appréciable Gollum ; ces deux-là s'enfoncent alors dans un jeu d'énigmes.
Jackson avait réussi le pari de nous tenir 3 heures durant, à trois reprises. Ici, on arrive avec un peu de difficulté jusqu'à la fin de ce bout de prélude. Hormis une ou deux séquences vraiment étirées - par exemple le tout début, dans la maison de Bilbo - qui restent toutefois intéressantes, ça se tient.
Parfois froissant, pas très surprenant et pas aussi marquant que La Communauté de l'Anneau : voilà ce que je peux dire à la vue de ce long-métrage. Qui reste malgré tout, et pour toutes les raisons positives que j'ai émise, un choix de qualité si on veut se replonger en Terre de Milieu en famille ou avec des amis. Certains passent difficilement outre les défaillances et les excès numériques. D'autres apprécient ce retour en terrain connu pour ce qu'il est et pour ce qu'il puise dans la mythologie Tolkienne et ce, afin de construire un divertissement fantastique affirmé et sans l'once d'une honte. J'ai choisi mon camp.
(8,5/10)
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Créée
le 23 mars 2014
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