Le Hobbit - Un voyage inattendu par NoraO

J'ai toujours été fascinée par l'univers de Tolkien. Je tiens à commencer par dire que je suis allée voir les films de Jackson sans a priori. C’était le cas avec la Communauté de l’Anneau. Avec Les Deux Tours.. et tchic et tchac. Ce sera le cas prochainement.

Globalement, je pense que pour réaliser une adaptation cinématographique d’un livre, il faut trahir l’œuvre littéraire. Or Jackson n’a pas assez trahi Tolkien dans les 2t, Le Hobbit par ex. Jackson ne fait qu’une lecture de Tolkien pas une relecture. Il n’a pas compris les livres dans le sens où il ne se les réapproprie pas. Quelque part ça ne sert à rien de vouloir reconstituer le moindre détail des costumes par ex si on n’est pas capable de donner de la profondeur narrative au récit par ailleurs. Il ne s’agit pas de trahir pour trahir, mais une trahison majeure peut parfois (pas toujours) être l’indice d’une véritable réappropriation.

Le hic majeur donc, c'est que Jackson n'a pas de véritable vision de l’œuvre de Tolkien et n’en fait qu’une illustration ; il est resté dans le domaine du livre d’image. C’est un choix et peut-être ce choix aurait-il pu donner de grands films. Ce n’est pas le cas.

S'agissant du Hobbit plus particulièrement, je ne crois pas que ses interprétations de points précis du livre, aussi réussies soient elles, aient été réincorporés dans une relecture globale, une réappropriation, une "adaptation". Reste, pour moi, une lecture de l’œuvre, une mise en mouvement, très réussie, très belle, mais qui n'est pas, selon moi encore une fois, une œuvre d'art, dans le sens où elle manque de personnalité ; elle est trop tolkienienne et pas assez jacksonienne.

Tout ceci n'est que mon point de vue. Je ne dis pas que Jackson est un tâcheron. Il est probablement très intelligent, mais pour moi ce n'est pas un artiste. Ou bien c'est un interprète, mais pas un créateur. Ceci étant dit, ça n'enlève rien aux réussites de ses films. Mais simplement avoir pris du plaisir devant ses films n’en fait pas des chefs-d’œuvre.