— Le réchauffement climatique vient de briser le morceau de banquise sur lequel nous deux, scientifiques, nous étions justement en train de faire des mesures. La cassure a eu lieu juste à hauteur de notre tente, heureusement que nous sommes sains et saufs !
— Mais ma précieuse carotte d'échantillon de glace est restée de l'autre côté de la crevasse qui vient de se former. Je vais sauter pour aller là chercher !
— Non, ne fais pas ça !
— Ne t'inquiète pas, c'est un film américain et je suis le héros.
(notre héros saute la crevasse de justesse, s'empare de la carotte)
— Comment vas-tu revenir ! La crevasse vient encore de s'élargir ! Et tu es chargé de la carotte !
— Je suis le héros je te dis !
(notre héros saute dans l'autre sens et, après un bond d'une quinzaine de mètres avec une carotte de glace dans les bras, se retrouve à pieds joints sur le bord du précipice)
— Ouf, de justesse !
(la glace se fendille sous ses pieds, le héros tombe dans le vide)
— Nooooooon !
(le comparse se rue sur le bord du gouffre et découvre le héros suspendu à un piolet)
— Ne t'inquiète pas ! Dans la fraction de seconde qui a suivi ma chute, j'ai largué cette précieuse carotte pour laquelle j'avais risqué ma vie, j'ai décroché mon piolet et j'ai eu le temps de le planter dans la glace. Ne t'ai-je pas dit que je suis le héros !

Ainsi fini la scène d'ouverture du Jour d'après, donnant directement le ton sur l'insipidité et surtout l'inanité totale du scénario.

Car si notre héros risque stupidement sa vie pour une carotte de glace qu'il perdra de toutes façons par après, il va faire exactement de même pour sauver son fils, prisonnier d'un New York pris dans les glaces suite à un dérèglement climatique aussi soudain qu'absurde. Car, à New York, le froid n'est pas simplement une température. C'est un véritable monstre malfaisant qui progresse dans les couloirs en vue subjective et devant lequel il faut s'enfuir à toutes jambes. Heureusement, il est arrêté dès qu'on lui ferme la porte au nez !

— Mon fils est à New York, prisonnier du froid, il faut que je le sauve.
— New York, c'est grand, c'est à l'autre bout des États-Unis et puis il est peut-être mort.
— Non, il est vivant, je le sens.
— De toutes façons, les hélicoptères sont cloués au sol par le froid, il faudra attendre.
— Je ne sais pas attendre, je vais traverser les états-unis à skis !
— Mais c'est stupide ! Le temps que tu y arrives, si tu y arrives, les hélicoptères auront déjà décollé dix fois…
— Euh… c'est vrai, mais si je les attends intelligemment ici, y'aura pas de scénario.
— Et puis, admettons que tu le retrouves. Tu vas faire quoi avec ta paire de skis ?
— Repartir en hélicoptère puisque que j'arriverais en même temps qu'eux. Ce sera un super happy end.
— Ah… euh… Tu marques un point là.
— Allez vient, on y va, j'ai besoin d'un faire valoir qui sacrifie sa vie inutilement pour que j'aille égoïstement sauver la vie de mon fils.
— C'est surtout les spectateurs qui sacrifient deux heures de leur vie devant ce spectacle affligeant de bêtise…
LioPloum
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le 26 oct. 2014

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