Adorable oeuvre pour qui chérit le cinéma des années 50, pour qui est fasciné par la science fiction.
L'esthétique d'outre-espace est gracieuse, de plans lisses et transparents, de commandes de lumière (justifiant d'autant plus l'usage du theremine dans l'accompagnement sonore), abandonnée par la suite en SF pour des visuels plus chargés et boutonneux éloignés du chemin que la réalité semble prendre.
Surtout, tant de détails qui se retrouveront ensuite 50 fois dans les films de SF qui suivront !
Le propos politique cependant est déconcertant, au moins : (attention, c'est à partir d'ici que je spoile comme une esthéticienne) ces peuples d'ailleurs ont trouvé la paix et l'entente grâce à... La menace perpétuelle d'une police de robots sans merci. Leur monde s'est calmé par la crainte. Dure conclusion pour une oeuvre qui laissait espérer un Autre pouvant enseigner enfin à l'humanité la sagesse qui lui manque : laissez tomber l'espoir de cette maturité, même les peuples les plus avancés ne tiennent en place non par l'acceptation sereine d'autrui, mais par la peur de se faire taper sur les doigts.
Les tous premiers, certes, ont paramétré ce dispositif ; ils ont donc eu au moins la sagesse de freiner leurs propres débordements. Les suivants (comme les humains) ne peuvent que baisser la tête.
La sagesse des peuples de l'univers serait alors de restreindre son libre arbitre ?
Quelle fin amère !