Hank Palmer, grand avocat et fils de magistrat, est amené à revenir dans le village où il a passé son enfance suite au décès de sa mère. Une visite qui va s’éterniser, puisque son père, qu’il n’a pas revu depuis des années, est soupçonné d’un meurtre dont il ne se souvient pas. Malgré les relations tendues entre le père et le fils, ce dernier décide de s’en faire l’avocat pour découvrir la vérité sur cette accusation. Une enquête qui l’amène à renouer avec sa famille et par la même occasion à déterrer les vieux souvenirs tant fuis.
Avec un scénario plutôt classique, Le Juge est indiscutablement porté par des acteurs aux prestations convaincantes. Entre un Robert Duvall (Joseph) pugnace et « emmerdeur » et un Robert Downey Junior (Hank) brillant et incisif, ce duo d’acteurs obtus et plein de rancœur interprète un film explosif et haletant qui, on pourrait le croire, a été écrit pour eux. Sous fond d’un procès continu, la recherche de preuves tangibles acquittant le père est rendue compliquée par ce passé lourd et indicible nouant les relations présentes. Malgré une tension palpable jusqu’au dénouement du procès, le réalisateur parvient à glisser des « interludes » plus humoristiques (les remarques de Dale (le frère de Hank), l’amateurisme du premier avocat « antiquaire » de Joseph, …) d’autres plus touchantes (le décès de la mère, la rencontre entre Joseph et sa petite-fille, les flash-back de la famille, …) faisant facilement passer le spectateur (émotif) du rire aux larmes ! Histoire d’un procès, histoire(s) d’une famille, de justice, de morale, de loi : un film que certains classent déjà au palmarès des grands classiques du cinéma américain ?… On en dira peut-être pas tant, mais quoi qu’il en soit, Le Juge est à voir.