Le synopsis était alléchant : une chasse à l'homme avec un chef de gang et une prostituée autour d'un lac au nom naturellement somptueux. La prochaine fois, je réfléchirai deux fois plutôt qu'une avant de décider presque sur un coup de tête d'entrer dans le cinéma où un film est à l'affiche.
M'attendais-je à quoi donc ? À un thriller avec en décor le monde du Peuple Migrateur ? Car le titre du film a joué aussi dans l'influence à pénétrer dans la salle obscure. Le lac s'est révélé n'être qu'un lieu de plaisance du chinois moyen où pullulent prostitutions, vols, trafics et poursuites dans un urbanisme crasseux et de marchés aux puces vendant des multitudes d'objets en toc sous des lumières artificielles, dans une zone de non-droit annexée en douce par une ribambelle de policiers déterminés et infiltrés dans la foule.
Les belles oies ici n'ont d'apparence que les fameuses baigneuses qui s'embarquent avec des clients désirant se vider les burnes. Les jars forment les gangs rivaux spécialisés dans le vol de motos ou le proxénétisme.
Les deux personnages principaux, un homme recherché et traqué pour meurtre et une femme prostituée dont on devine mal ses véritables intentions, se présentent à la fois indécis et ambigus dans les méandres bétonnés des bas-fonds sociaux qu'ils arrivent à nous perdre et au final, nous ennuyer par leurs attitudes. Quelques scènes de combats et de tueries remettent néanmoins un dynamisme à l'histoire. Le réalisateur aime user visuellement de jeux d'ombres sur les murs quand poursuites et meurtres s'activent.
Le Lac Aux Oies Sauvages est un thriller défilant tel une partie de cache cache. Il est visuellement labyrinthique, alternant entre une tension à peine palpable et un attentisme dans un jeu de chats en meute et de rats fuyants dans un milieu exotique esthétiquement sale qui présente un aspect social de la Chine qui est peu enviable.
Mon erreur qui a conduit à la déception est d'avoir présumé d'une estime trop portée sur la manière dont le film allait se montrer.