Le synopsis était alléchant : une chasse à l'homme avec un chef de gang et une prostituée autour d'un lac au nom naturellement somptueux. La prochaine fois, je réfléchirai deux fois plutôt qu'une avant de décider presque sur un coup de tête d'entrer dans le cinéma où un film est à l'affiche.


M'attendais-je à quoi donc ? À un thriller avec en décor le monde du Peuple Migrateur ? Car le titre du film a joué aussi dans l'influence à pénétrer dans la salle obscure. Le lac s'est révélé n'être qu'un lieu de plaisance du chinois moyen où pullulent prostitutions, vols, trafics et poursuites dans un urbanisme crasseux et de marchés aux puces vendant des multitudes d'objets en toc sous des lumières artificielles, dans une zone de non-droit annexée en douce par une ribambelle de policiers déterminés et infiltrés dans la foule.


Les belles oies ici n'ont d'apparence que les fameuses baigneuses qui s'embarquent avec des clients désirant se vider les burnes. Les jars forment les gangs rivaux spécialisés dans le vol de motos ou le proxénétisme.


Les deux personnages principaux, un homme recherché et traqué pour meurtre et une femme prostituée dont on devine mal ses véritables intentions, se présentent à la fois indécis et ambigus dans les méandres bétonnés des bas-fonds sociaux qu'ils arrivent à nous perdre et au final, nous ennuyer par leurs attitudes. Quelques scènes de combats et de tueries remettent néanmoins un dynamisme à l'histoire. Le réalisateur aime user visuellement de jeux d'ombres sur les murs quand poursuites et meurtres s'activent.


Le Lac Aux Oies Sauvages est un thriller défilant tel une partie de cache cache. Il est visuellement labyrinthique, alternant entre une tension à peine palpable et un attentisme dans un jeu de chats en meute et de rats fuyants dans un milieu exotique esthétiquement sale qui présente un aspect social de la Chine qui est peu enviable.


Mon erreur qui a conduit à la déception est d'avoir présumé d'une estime trop portée sur la manière dont le film allait se montrer.

MonsieurScalp
5
Écrit par

Créée

le 2 janv. 2020

Critique lue 369 fois

1 j'aime

MonsieurScalp

Écrit par

Critique lue 369 fois

1

D'autres avis sur Le Lac aux oies sauvages

Le Lac aux oies sauvages
EricDebarnot
4

Le lac d'ennui sauvage

J'aime - et je soutiens autant que je peux à mon tout petit niveau - le cinéma chinois (... en tous cas tout ce qui n'est pas le cinéma "officiel" du régime, qui va de plus en plus vers la copie...

le 28 déc. 2019

62 j'aime

18

Le Lac aux oies sauvages
Velvetman
8

Sortez le parapluie

Réussissant tout ce qu’il entreprend avec une facilité déconcertante, Le Lac aux oies sauvages est un sérieux candidat aux honneurs finaux de la sélection de ce Festival de Cannes 2019. Le long...

le 24 déc. 2019

33 j'aime

Le Lac aux oies sauvages
takeshi29
9

En rose c'est noir

Voici donc la petite chose qui m'a obligé à quitter "Yves", et que j'ai abordé non sans fébrilité, tant je l'attendais comme un fou depuis Cannes. La peur d'être déçu certainement, comme j'avais pu...

le 28 juin 2019

32 j'aime

23

Du même critique

Les Dents de la mer
MonsieurScalp
8

"Il nous faudrait un plus gros bateau !"

Un des premiers blockbusters devenu un bon vieux classique d'épouvante et d'horreur. Certes, le gros squale ne berne plus les yeux depuis longtemps par son apparence grotesque, mais le film se tient...

le 8 avr. 2017

20 j'aime

3

Jurassic Park
MonsieurScalp
8

Des grands sauriens et des petits hommes

Ce film, je l'avais boudé à sa sortie. Non mais, sérieusement, les aînés à qui je m'adresse ! Oui ceux de mon âge, là ! Rappelez-vous l'énorme boucan médiatique que la sortie du film de Steven...

le 29 avr. 2020

19 j'aime

8

Spider-Man: Far From Home
MonsieurScalp
4

Spider-Boy en vacances ...

Déjà, ça commence mal, car la bande sonore nous sert du Whitney Houston avec "I Will Always Love You", l'un des slows les plus irritants dès que ça crie aux oreilles, ici en chanson commémorative des...

le 12 juil. 2019

19 j'aime

8