… après le pénible et mièvre Hugo Cabret.

Le film décrit l’ascension et le déclin de Jordan Belfort aujourd’hui reconverti en scénariste et conférencier à succès.

Ce n’est pourtant pas un second Casino. Et quand bien même, si ça l’était, je dirais : « merci ». Puis j’ajouterais « encore». J’en veux bien un second, et un troisième.

Scorsese est le seul réalisateur pour lequel j’accepte avec plaisir de rester un peu moins de trois heures dans une salle avec de jeunes et de vieux cons qui bouffent et qui textent (tiré de mon histoire vraie).

Ce qui te qui frappe immédiatement, c’est d’abord la lumière, et la photo qui sont sa signature ; immédiatement après : la voix off qui conte, et qui te donne le léger recul par rapport à la scène projetée. Sur le plan esthétique, visuel, nous sommes indubitablement dans la maison de Scorsese. Et il fait bon y être invité, parce que ça te rappelle forcément de grandes émotions de cinéma, tout d’abord (Sinon, va voir tous ses films). Mais également parce que tu ris, tu ris dès le début avec la prestation éclair et juste de Matthew McConaughey (la scène du déjeuner). Tu ris à tous les excès de cette bande de pieds nickelés mal foutus, vulgaires, cons comme des pelles, mais surtout dépourvus du moins scrupule, et qui ne savent plus quoi foutre de leur argent On voit apparaître quelques visages amis, sans réel utilité : je pense très fort à celui de Steve Buscemi.

Tu vibres avec eux, tu prends simplement du plaisir, tu es captif, guettant le franchissement de la prochaine limite. Mais ce film n’est pas une simple accumulation de situations qui surenchérissent les unes sur les autres, non. C’est l’excès vertigineux, sans fin, c’est la compulsion, c’est l’absence de toute limite.

La scène -tant citée quand on parle de ce film- dans laquelle Belfort perd temporairement l'usage de ses jambes à cause d'une drogue, et doit trouver le moyen de regagner sa voiture, alors qu'il peut à peine baver, est à la fois un exploit d'interprétation, et un tour de force de mise en scène.

Le loup de Wall Street est un film sur l’excès. C’est un témoignage cru, qui porte sur une époque qui a bel et bien existé, et pire que tout : qui a malheureusement survécu jusqu’à nos jours, et qui ne semble pas prête de s’éteindre.

Pas donneur de leçon pour un sou, même si la fin se termine en prison, ce film rapporte un épisode de la vie de Jordan Belfort. Et le dit Belfort a rebondi après sa sortie de prison.

Scorsese s’est lui même dépassé dans l’excès sur ce film. Il n’a jamais été aussi loin.

Je sais que je vais revoir ce film. Plusieurs fois. J’espère que je t’ai donné envie.
Lastrada
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le 28 déc. 2013

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