Scorsese végète, Scorsese plane, Scorsese torche paisiblement sa faible histoire de trader qui monte et qui descend dans la chaîne alimentaire terrifiante du monde de la finance.
Orgies après orgies, scènes de cul après scènes de cul, il ne décrit que l'univers fade et caricatural de la vie de bureau, même si l'ambition était de faire une satire sur le monde du bureau des traders.
Ce n'est pas Léonardo Di Caprio, qui a mon sens prend un peu d'épaisseur avec l'âge, et son surjeu quasi constant qui sauvera quoi que ce soit d'un script qui hésite entre le rentre dedans et le satire inoffensive qui ménage les investisseurs du film.
La caricature est toute la problématique de la satire: parler d'un sujet en le tournant en dérision, en trouvant ce fichu juste milieu pour détourner les caricatures plutôt que de tomber dedans les pieds en avant.
Bien foutu - on sent le métier derrière, mais un peu plat, on sent le réalisateur peu concerné voire peu inspiré dans sa mise en scène, aucune folie, aucune montée de fièvre ne vient perturber la bonne marche du fil rouge. Etrangement, l'histoire se suit et est dynamique - faut dire qu'il aborde beaucoup de sujets en "peu de temps" (tout est relatif, hum) ce qui impulse cette énergie tout le long.
Ce film est malheureusement plombé par son réel manque d'enjeu. Que les traders aiment le cul, le fric, et le balancer par les fenêtres, j'entends bien. Mais derrière, il y a un système, une logique politique. Et celle-ci est gentiment occultée par ce qui ressemble à un biopic d'un trader lambda qui traverse une vie lambda plutôt qu'un film assumant son sujet de bout en bout.