On a tendance à oublier les réalisateurs du plus grand chef-d’œuvre de l’animation Disney, à savoir « Le Roi Lion ». Rob Minkoff fait partie de ces deux talentueux cinéastes qui ont donné vie à une légende. Ici, on s’en attaque à une autre, décalée dans le thème de l’épouvante. Après avoir laissé couler ses deux premiers volets de Stuart Little, le grand homme remonte légèrement la pente du de l’espoir.
Ce qui est surprenant dans l’intrigue, c’est le travail de mise en scène sur le frisson. Il est rare de constater une œuvre familiale exploité si ardemment ce concept. Et bien qu’il fonctionne qu’à moitié, la partie invisible de l’iceberg se trouve désamorcée par un gag à retardement. Soit la situation l’exige et Eddy Murphy (Jim Evers) fait bien le boulot, soit l’absurde par burlesque succède à la première logique. Le manoir regorge de créatures que l’on n’exploite pas toujours de la meilleure façon possible. On délaisse énormément de « parasites » à l’intrigue. Sans doute une ambition instable ou bien un choix de laisser l’excès guidé le spectateur, or la formule n’est pas toujours efficace et baisse en régime à la mi-parcours du récit.
Pour ce qui est des personnages au second plan, il rythme assez le scénario, pauvre et très linéaire. On en tire de nouveau la morale universelle de l’amour, en l’occurrence familiale. Pour ce qui est d’affronter ses propres peurs, le film se prête au discours qui se veut plus sérieux qu’il n’y parait. Mais Murphy arrive à imploser cette idée via un jeu excessif tel que l’on apprécie. Mais cela est-il juste vis-à-vis des messages à transmettre ? Au final, on n’aboutit pas à la satisfaction désirée, si ce n’est que le divertissement, parsemé de ricanement franche mais sobre dans le cœur. Il aurait fallu développer davantage l’aspect de fond, car elle s’y trouve sacrifié en dépit de l’esthétique, séduisante et suffisante.
« Le Manoir Hanté et les 999 Fantômes » est à la fois un hommage à l’attraction fétiche des amateurs de frissons et une merveilleuse (re)découverte de cette ambiance tant inespérée chez le studio. Il convainc davantage sur les bases de la mise en scène étiquetée que sur la comédie qui l’inspirait. Néanmoins, il ne gâchera pas une soirée Halloween, si l’on accepte la tendresse et la simplicité du projet.