Un film à ne pas LOUPer

Le Miracle des Loups s'ouvre sur un court prologue ponctué d'intertitres qui détaille avec brio la situation difficile que doit surmonter Louis XI, successeur de Charles VII, alors fraîchement couronné. Non seulement il mécontente le Clergé et la noblesse mais il peine aussi à se faire respecter et aimer du peuple. Pour empirer le tout, son cousin, Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire, plus proche du Saint-Empire germanique que de la France, ne cache presque pas ses intentions de monter sur le trône impérial et d'absorber le pays.

C'est le point de départ du film de Raymond Bernard, qui présente une histoire d'amour entre Robert Cottereau, allié de Charles, et Jeanne Fouquet, qui deviendra Jeanne Hachette et une figure de la lutte contre le Téméraire plus tard, simple mais bien exécutée. Les deux amants s’épanouissent dans leurs fantasmagories amoureuses dans la première partie du film, soit l'avant-guerre, et seront séparés au début du conflit pour enfin se retrouver et s'affronter à la fin du film.
Cette sous-intrigue se marie parfaitement aux quelques notes burlesques du film et donne un côté romanesque au film qui se veut réaliste.

Bernard arrive à gérer des masses incroyables de figurants dans des batailles bien filmées, réalistes et épiques tout en mêlant avec brio caméra fixée et caméra portée (notamment dans la fameuse séquence qui donne son nom au film).
Il faut aussi souligner le soin exemplaire qui est apporté à l'imagerie du film qui utilise des jeux avec les lumières et les ombres dans des décors somptueux offrant une imagerie merveilleuse à cette fresque histoire.

Le film arrive donc à enrober tout cela de façon harmonieuse pour se donner un charme romanesque et réaliste sans jamais perdre de sa fluidité, son plus grand exploit étant peut-être d'être compréhensible, même pour quelqu'un ayant des connaissances très rudimentaires de l'histoire de la France.