Excellent exercice de style auquel s’est livré Jean-Jaques annaud en adaptant à l’écran le best-seller d’Umberto Eco. Impliqué, comme à chaque fois, à 200% dans ce qu’il entreprend, le cinéaste signe un thriller gothique oppressant de très bonne facture faisant la part belle aux décors naturels, aux intrigues tordues, et au casting cinq étoiles dont il a su s’entourer. Situé au cœur d’une période agitée où la sainte Inquisition ne savait plus où donner du bûcher, le récit se développe sur un rythme de plus en plus soutenu avec comme toile de fond une forte opposition entre raison et surnaturel mettant bien entendu certaines exactions sur la sellette. Comme le dit le héros, « il n’y a qu’un pas entre vision extatique et frénésie de péchés. » Au final, un thriller efficace, tant par son ambiance, que par sa qualité d’écriture, qui voit Guillaume de Baskerville échafauder patiemment sa théorie avant de voir débarquer son ennemi de toujours, Bernardo Guy, juste au moment où il allait exposer cette dernière. A noter également le boulot remarquable de James Horner, en particulier une petite astuce jouant à nous faire entendre des sons dont l’origine ne nous est révélée que quelques longues secondes plus tard.