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"Le Parrain", c'est une histoire de famille ! C'est aussi l'histoire d'un individu qui ne pourra pas échapper à son destin.
En résumé, c'est une fresque sur la mafia, un drame romancé sur les liens familiaux, et la loyauté.
Les différentes caractéristiques de la mafia sicilienne déporté à New-York sont utilisées. En somme, un documentaire sur les valeurs, et les codes de l'honneur propre à l'organisation mafieuse. D'ailleurs la première scène du film rappelle en quelque sorte la fondation de celle-ci... En effet, la mafia offrait ses services aux habitants siciliens contre l’oppresseur, avant de se retourner contre eux, puis comprendre qu'elle pouvait leur escroquer de l'argent. Le système du pouvoir par la terreur et les menaces qui collabore avec l'autorité en place bien souvent.

La durée du film permet de bien s'imprégner de l'univers. La bande-son (souvent connu même des inconditionnels) est inoubliable.

La mafia, c'est une entreprise capitaliste criminelle. Seule la loyauté des hommes envers leur propre famille peut nous enchanter au delà d'une idéologie malsaine. Il est très difficile pour moi de nôter positivement des films qui font finalement une apologie du crime et de la corruption. La preuve étant notre sympathie à l'égard de la famille Corleone. Le Parrain (Marlon Brando) est un homme raisonnable (dans son vieil âge sûrement ?), et nous fait presque dire qu'il est un homme bon (ses propos qui paraissent raisonnés mais accompagnés finalement d'actes ignobles) ! De même qu'une certaine identification au personnage de Michael (Al Pacino qui campe le fils du "Don Corleone"), qui veut mener une vie normale loin de la pègre. C'est assez ambigu car il y a un coté très humain, comme le démontre cette notion de famille (qu'on aimerait avoir). En prime, ces beaux costumes pour nous faire oublier le milieu du crime organisé, mais suggérons une copie sans l'embellissement général, notre regard n'aurait pas été le même.
Bref... Tout ça pour en venir à la conclusion qu'il ne s'agit là que d'un film bien sûr (mais qui a contribué à bien des problèmes de morales de notre société).

Une atmosphère prenante, c'est la marque de ce film. Coups de cœur pour les décors, et la photographie. Ainsi que pour la construction du film qui prend le temps de nous présenter les personnages avec notamment la grande scène d'ouverture du mariage.

Ne vous attendez pas à voir la cruauté d'usage à ce genre de film, car on ne voit surtout que les ordres donnés.

(Attention divulgâcheur) La scène de la tentative d'assassinat du "Don" superbement orchestrée. Le montage de la scène du baptême de l'enfant qui évoque également celui de Michael en tant que chef du crime. La scène finale où Michael ment à sa femme pour protéger sa famille, et le dernier plan où un subordonné ferme la porte sous le regard de celle-ci.

(Attention divulgâcheur) Imprévisible comme la voiture piégée, bourré de scènes mémorables comme la mort du "Don" dans le jardin, la demande de mariage inattendue de Michael en Sicile, ou la tête de cheval dans le lit en guise d'avertissement.

Pour reprendre la célèbre phrase : "Le Parrain" est une offre qu'on ne peut pas refuser (si vous avez bien entendu le sens du sacrifice) !

Petit plus : "You Rock My World" clip de Michael Jackson avec Marlon Brando qui reprend son rôle.

Question : le passage en italien non sous-titré a-t-il été voulu ? (Mon interprétation : Michael n'écoutant plus rien, sauf la raison de sa venue ?!).

A lire la critique de Nolwenn-Allison qui m'a réveillé sur certains points non négligeables. Pour terminer, ce film est moralement indéfendable (malgré le capital sympathie surprenant), mais compréhensible au regard de l'histoire trouble et sombre des Etats-Unis. La magie du cinéma opère dans ce film qui nous questionne. C'est un plaisir coupable !