La lutte des classes de lycée
Ah, Tomasi, Chabert, Momo, Rouvel, Bruno, la bande de rêves, les cours de bio, les répliques cultissimes ("Un café avec cinq pailles, madame", et toutes celles qui suivent, "...mais l'avenir ne se tourne plus vers lui... le jeune", "qu'est-ce que je viens de dire, CHABERT?", "Bon, alors,'doit faire ses preuves à l'examen'?", "MLF, SPA, même combat", "le monde est dirigé par l'énergie" et caetera, et caetera), le petit one-man-show de Jackie Berroyer, les manifs ("et j'ai crié, crié, Staline, pour qu'il revienne"), les seventies, les désillusions à la guitare, la zique de Ten Years After...
Avec cette vieille rengaine, toujours aussi efficace quand la nostalgie et la mise en abîme est bien gérée, de l'évolution des vies entre les portes de la vingtaine et les portes de la trentaine.
Car le film sait se faire tendre (Belle scène de fugue pathétique qui n'ira pas loin sur Les Voyages, de Barbara) comme il peut se faire cruel (la destruction désespérée du foyer et les conséquences pour Tomasi)
Cette machine à fabriquer des futures figures du cinéma français à partir d'inconnus (Romain Duris, Vincent Elbaz, Hélène de Fougerolles, Elodie Bouchez) demeure le meilleur travail à ce jour de Klapisch (loin de démériter par la suite, mais qui n'a jamais retrouvé ce souffle et cette profondeur dans la fraîcheur).
Que l'on ait grandi ou pas à cette période-là, on retrouve et replonge dans nos années lycées.