Deuxième long métrage de Cédric Klapisch Le Péril Jeune figure à mon sens parmi les meilleurs films du cinéma français des années 90, chaleureux portrait d'une bande de lycéens confrontés à des problèmes d'une importance a priori relative mais inévitables pour tout un chacun.
Le Péril Jeune est de ces chroniques cinématographiques jouant énormément sur la reconnaissance, permettant aux spectateurs de s'identifier facilement aux personnages compte tenu d'un capital sympathie énorme. Klapisch utilise déjà le cliché à des fins significatives, les embrassant pour mieux reconstituer toute une époque et toute une génération : les années post-68, les questionnements sur la lutte des classes, la vie dans et en-dehors du lycée, le rock'n'roll, les filles et les nouvelles substances...
Construisant son histoire à travers un important flash-back Cédric Klapisch joue la carte de la douce amertume, signant un film nostalgique et pas toujours aussi drôle qu'il n'y paraît de prime abord. Le vecteur du métrage reste bien entendu le personnage de Romain Duris, l'insouciant Tomasi qui forme le vaste souvenir du Péril Jeune. Ce personnage semble du reste être celui rapprochant toute la petite bande du film, l'éventuel leader nonchalant figurant l'éternel jeunesse et l'amitié de Bruno, Momo et Léon. En ce sens l'écriture des personnages est un petit modèle, fort bien développée par Klapisch et ses acteurs, trouvant une formidable justesse malgré les facilités du propos...
Voici donc le film qui a permit à Romain Duris, Vincent Elbaz, Elodie Bouchez ou encore Hélène de Fougerolles de se faire un nom dans le cinéma français, en plus de lui insuffler une jolie fraîcheur. L'idée d'un film libertaire et sympathique qui garde suffisamment d'intelligence sous le pied pour nous montrer certains dangers, notamment les méfaits de la drogue. Un petit bijou à revoir inlassablement !