film d'animation, avec 2 techniques différentes. La première technique, c'est de l’image de synthèse toute bête, sans grande originalité, et qui se passe dans le monde normal de la petite fille et du vieux monsieur. La seconde technique, en image par image, est beaucoup plus jolie, et est faite avec du papier découpé. Cette technique est utilisée pour illustrer les passages du livre éponyme.
Concernant l'histoire donc : une jeune fille est éduquée par sa mère pour devenir un bon petit membre productif de la société. Et histoire d'être certaine de ne pas rater son entrée dans une école prestigieuse, elle se voit gratifier d'un programme de révision d'été plus que charger.
Mais un concours de circonstances (entre autre, le fait d'avoir raté l'entretien d'entrée) font qu'elles emménagent à côté de chez un vieux fou, qui fait tout pour entrer en contact avec la jeune fille.
Le fait est que ce vieil homme est l'aviateur ayant rencontré le petit Prince, et qu'il veut partager son histoire avant de casser sa pipe.
La jeune fille va donc, à l'insu (pour un temps) de sa mère, apprendre à éveiller son imagination, à s’émerveiller, à avoir des secrets, mais surtout à grandir sans sacrifier l'enfant qui est en elle, au contact de ce vieux fou et de son histoire merveilleuse.
En gros, les passages du petit Prince ne sont là que pour servir de leçons de vie à cette jeune enfant, et lui apprendre que l'"on ne voit bien qu'avec le cœur, et que l'essentiel est invisible".
Et c'est peut-être là que le bât blesse. Le parti pris de la production et du réalisateur est de se servir de la poésie de l’œuvre pour expliquer plus concrètement son message : grandir sans oublier de rêver et de s'émerveiller, ne pas devenir un membre bien obéissant et productif de la société, penser par soi-même, ne pas se contenter d'apprendre que des choses utiles pour son futur travail et la société, ne pas faire de l'argent pour de l'argent, etc...
Et histoire d'être encore plus clair dans le message, dans les passages "classiques", cela est encore plus illustré par les choix de couleurs. Alors que la vie de la fillette, de sa mère, du quartier même où elles habitent, est illustrée par des couleurs fades, en nuances de gris, avec tout bien carré, bien rangé, bien coupé, la maison du vieil aviateur n'est que couleurs chatoyantes, bordel continu, nature sauvage.
Et ça t'assène tous ces messages avec la finesse d'un redneck texan, accentué par des musiques larmoyantes.
Ce que l'on gagne en compréhension de l’œuvre (et de plus, à travers la compréhension du réalisateur et des scénaristes), on le perd en poésie et en finesse. Et on regrette de ne pas avoir eu plus de passage en stop motion avec le petit Prince.
C'est donc un bon petit film, très (trop ?) clair sur les messages qu'il a voulu faire passer, mais qui reste assez classique pour sa partie "normale". Un peu plus de petit Prince n'aurait pas nui à ce film.