Le Vieil Homme et l'amer

L'Homme. L'homme se nomme Burt Lancaster : bronzage d'or, les pectoraux saillants, regard d'acier, maillot ajusté.

L'idyllique introduction s'affiche sans complexe. L'idole du village échange les béni-oui-oui avec le voisinage. Réussite sociale et esprit aventureux en avant, Burt s'offre l'indolence de celui qui possède tout, y compris les milfs des environs. Faut dire, les maris et compères bedonnent tandis que l'Apollon donne des cours de crawl.

Idée géniale, idée saugrenue, le bombardier britannique veut faire durer le plaisir et tel le saumon frétillant, décide de remonter la rivière de piscines séguélaniennes jusqu'au home sweet home. C'est le Plongeon dans une piège implacable. Le jeu de petit bassin révèle peu à peu le jeu de dupes. Le surhomme prend l'eau, émerge un paria au milieu des mesquins, un borgne handicapé au milieu des arrivistes arrivés. Effet remarquable, déchéance physique et effondrement psychologique nagent dans des couloirs parallèles, vers l'inévitable fond.

Le montage crie tout son amour pour 1968 : il accumule les effets secondaires dignes des substances illicites de son époque. Flous artistiques et ralentis récréatifs sont autant d'intermèdes appréciables dans la plongée en apnée. Le fin fond de l'histoire laissera en état de choc.