The Swimmer est un film de 1968 qui en marque bien toutes les caractéristiques et qui ne sortira pourtant pas avant 2010 sur nos écrans, allez savoir pourquoi...

Le point de départ est relativement formidable : un homme en caleçon de bain sort des fourrés d'une colline californienne et retrouve des amis perdus de vue au bord de leur piscine. Pris d'une illumination, il décide de rentrer chez lui à la nage, de piscine en piscine, remontant ainsi une rivière imaginaire fortement symbolique qui révélera petit à petit les détails de son existence mystérieuse. Tout ce qui est entre les piscines est alors considéré comme du portage et n'interrompt en rien le sinueux fil du retour aux sources.

Rencontres diverses, compagnons de route éphémère, étapes étranges au bord de l'eau, un petit verre, un petit plongeon et puis s'en va... Voici les ingrédients de cette espèce de conte philosophique sur la mort du rêve américain...
En tout cas, le film n'a pas tout à fait perdu son pouvoir de fascination, comme l'engouement récent en sa faveur semble devoir le montrer.

Tourné par Frank Perry et en partie terminé par Sydney Pollack, The Swimmer possède la fraîcheur naïve se son époque ainsi que tous les défauts filmiques habituels : ralentis douteux dans la nature, faux raccords hilarants, symbolique pesante, kitch envahissant... Rien ne manque...

Au milieu de tout ça, Burt Lancaster joue de son corps d'athlète vieillissant comme il peut, mais le personnage ne suit pas toujours : à la limite du demeuré mental parfois, il promène son traumatisme avec une insistance un peu lourde et empêche le film de profiter pleinement de la force de son sujet.

Heureusement pour moi, et contrairement à d'aucune, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, et si j'ai parfois ri à l'encontre du film, c'était toujours avec la gentille bonhomie d'un père affable amusé par la dernière absurdité d'un rejeton trop sérieux pour son âge.

Rajoutez donc à cela un excellent dîner, quelques bières glacées et une jeune fille accorte, vous comprendrez alors tout de suite mieux d'où me vient cette générosité un peu inhabituelle pour un film presque raté, mais dont même les maladresses deviennent touchantes.

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le 17 mai 2012

Modifiée

le 9 août 2012

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Torpenn

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