Et finalement... le gamin il va s’appeler comment ?
Le succès surprise du film « Le prénom » en 2012 est-il vraiment mérité ? Selon moi oui. Le film dispose de bons points faisant que l’on passe un agréable moment.
Tout d’abord, les dialogues sont sympathiques, bien écrits. Les répliques sur les prénoms poussent à la réflexion, mais sont surtout amusantes. Les sujets de conversation dévient souvent sur la société en général, ainsi que sur le passé des personnages. On ne tourne jamais en rond. En fait, l’approche est similaire à celle de Yasmina Reza pour son « Dieu du carnage », où le spectateur (devant son écran ou devant la scène d’un théâtre) est inondé de débats sans fin sur tout et n’importe quoi. Personnellement, j’aime beaucoup. Il y a du naturel dans ces échanges, et un ton rafraichissant –même si la prise de tête est au cœur même de l’œuvre-.
Ensuite, la petite troupe d’acteur est globalement intéressante, bien qu’inégale. Il y a clairement de grands écarts de niveau entre les différents acteurs. Certains sortent de l’exercice avec brio, comme la magnifique Valérie Benguigui et le génial Charles Berling. D’autres passent plus de temps à se chercher comme Guillaume de Tonquédec, la plupart du temps très bon mais peinant parfois à réciter ses lignes d’un ton naturel ; ou bien comme Patrick Bruel, exécrable mais trouvant miraculeusement de temps à autres quelques instants de justesse. Enfin, il y a Judith El Zein, insupportable et fausse. Heureusement qu’elle n’est pas présente dans la première partie du film.
Sinon les réalisateurs Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière font du bon boulot, parviennent à faire oublier au spectateur le cloisonnement, et donc à éloigner l’ennui.
Ce n’est certainement pas le film de l’année 2012, mais probablement l’une des plus belles réussites du cinéma français cette année-là.