Le Prestige par Maqroll

La rivalité entre deux magiciens que tout réunissait au départ et que peut à peu tout va opposer dans une lutte à mort… À travers ce sujet, Christopher Nolan se livre à une délicate étude sur plusieurs autres qui s’emboîtent : la réversibilité du temps, le double, l’amour fou, l’ubiquité, le spectacle… Arrêtez, on a du mal à suivre et trop de sujets peuvent tuer le sujet ! Le film gagnerait beaucoup à mon avis à être épuré, ce qui permettrait de lui ôter une demi-heure superflue, de densifier le propos et d’en faire une sorte de chef-d’œuvre de genre… Au lieu de cela, on subit quelques longueurs (surtout dans la première partie) et on est bien content d’arriver au moment où le dénouement se joue, nous livrant une fin originale et porteuse de réflexion quant aux moyens de « faire de la magie » : science ou nature ? Au niveau de la distribution, Hugh Jackman et Christian Bale se livrent à un numéro de duettistes frères ennemis à jamais liés par l’amour et le sang, sans esbroufe et superbement dirigés. Michael Caine est excellent en ex-mentor reconverti malgré lui en témoin abusé. Enfin, la trilogie de femmes, composée de Piper Perabo, Rebecca Hall et Scarlett Johansson (trois femmes pour deux hommes, on ne le comprend qu’au bout) apporte une touche de grâce et tient une place importante au moment de la révélation finale… Un film intéressant en dernière analyse, mais il aurait pu être meilleur !