Selon moi, un bon retournement de situation ("plot twist") repose sur deux bases essentielles :

(1) il doit être fondé sur des éléments introduits au cours de la première moitié du film et le plus tôt possible étant le mieux.

(2) il doit également être suffisamment difficile à deviner pour que le film (ou livre) conserve de son intérêt.

Avec le Prestige, je n'ai ni (1), ni (2), alors comme les images sont jolies et le sujet m'a plu, 4.


Plus en détails : le Prestige est un film que j'ai trouvé mal construit. Je le regardais d'un œil semi-attentif - en contradiction la plus parfaite avec la phrase narrée initialement par le personnage de Christian Bale - et pourtant, pendant plus de la moitié du film, une question me taraudait : est-ce que le plot twist avait été révélé ou pas ? J'ai compris assez vite qu'il y avait deux Bale et tout un tas de Jackman (Jackmen ?) sans pour autant me creuser le ciboulot. Je ne cherche pas ici à me faire mousser puisque la mise en scène rendait ces rebondissements pour moi si évidents que je me demandais sincèrement si Nolan ne nous l'avait pas déjà dit. Mais bon, ce défaut est consubstantiel de la totalité des films reposant sur un twist, on ne peut pas en vouloir à Nolan d'autant qu'il se contente d'adapter un livre.

Le reproche principal que je ferai à ce film, ce qui me met proprement hors de moi, ce que j'exècre, déplore, réprouve, abhorre et j'en passe, c'est l'intrusion inopinée du fantastique. C'est vraiment la solution la plus paresseuse qui soit. "En fait tout ça n'était que le purgatoire. Sur Mars. Dans le futur. Sous l'eau." C'est peu élégant au niveau de l'écriture. Bref, ici donc, on a un film sur la prestidigitation qui passe un temps appréciable à nous expliquer que c'est de la tromperie, un mensonge, une fausseté en long en large et en travers pour aboutir à un final avec des clones noyés. J'ai trouvé vraiment dommage de noyer ce qui me semblait être le propos du film dans un salmigondis de fantastique - d'autant plus qu'on nous parle de Tesla et d'Edison et que naïvement je me disais que c'était chouette, des cautions scientifiques.

Donc 4. Sévère ? Sans doute. Mais c'est ma critique à moi, toute personnelle.
Hameçon
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le 18 janv. 2012

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Hameçon

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