Running man
Difficile aujourd'hui de ne pas penser aux dérives de la téléréalité en revoyant ce film d'anticipation, à propos de ce jeu ultra-violent, battant des records d'audience dans une France minée par le...
Par
le 18 oct. 2017
21 j'aime
13
Difficile aujourd'hui de ne pas penser aux dérives de la téléréalité en revoyant ce film d'anticipation, à propos de ce jeu ultra-violent, battant des records d'audience dans une France minée par le chômage de masse. Mais à sa sortie en 1983, le film avait fait sensation, il y avait même eu une polémique avec les responsables de la seconde chaîne de télé qui hésitait à diffuser des extraits, et Yves Boisset qui s'était attaqué là à une véritable institution avait refroidi les spectateurs. Faut dire que le film est la mise en scène d'un voyeurisme très violent, où les concurrents, les chasseurs, la productrice de l'émission, le présentateur déchaîné et le troupeau humain de la foule sont marqués de la même culpabilité.
Dans son style sans ambages, Boisset livre évidemment une dénonciation poussée des jeux télé, un peu en avance sur son temps, car ce n'était pas encore la mode de la télé-poubelle. Des jeux qui mettaient en cause le pouvoir d'un média capable de modeler la vie sociale et l'opinion, et d'instrumentaliser la violence.
Malgré ce semblant de message, c'est avant tout un film-spectacle, une oeuvre d'anticipation à partir de situations actuelles dans les années 80, qui utilise la violence médiatique comme exutoire d'une incroyable machine destinée à la distraction du peuple. Comme Rollerball, la Course à la mort de l'an 2000 ou Running man auquel il ressemble beaucoup, le Prix du danger est une transposition des jeux du cirque dans une société future pour un public quasiment déshumanisé qui réclame "du pain et des jeux". Le film s'inspire en fait d'une nouvelle de Robert Sheckley (dont un autre roman fut adapté par Elio Petri, la Dixième victime), sauf que Boisset et son scénariste n'ont pas joué la carte de la fiction d'aventure, il y a un message latent. Au niveau des acteurs, on retient surtout Gérard Lanvin, tenté par l'argent, courant, suant, hurlant, tuant et se défendant jusqu'à la folie, alors qu'il est entré dans un système, ainsi que Michel Piccoli en présentateur d'émission qui cabotine tel un forcené.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1980, L'art du remake, Les meilleurs films d'anticipation, Les meilleurs films français et Les films les plus subversifs
Créée
le 18 oct. 2017
Critique lue 1.4K fois
21 j'aime
13 commentaires
D'autres avis sur Le Prix du danger
Difficile aujourd'hui de ne pas penser aux dérives de la téléréalité en revoyant ce film d'anticipation, à propos de ce jeu ultra-violent, battant des records d'audience dans une France minée par le...
Par
le 18 oct. 2017
21 j'aime
13
Charge corrosive contre le spectacle dans ce qu’il a de plus manipulateur, Le prix du danger est le hurlement rageur d’un cinéaste qui semble craintif pour l’avenir du monde télévisuel, reflet peu...
Par
le 1 juil. 2015
20 j'aime
"Dieu bénisse Monsieur Ascona"..."C'est la dure loi du sport" (crie le présentateur guru joué par Michel Piccoli)L'ex-star de télé réalité Steevy Boulay a hélas survécu à sa piscine où quelques...
Par
le 5 août 2023
19 j'aime
17
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
121 j'aime
96
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
95 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 4 déc. 2016
95 j'aime
45