Le Prix du silence
6.4
Le Prix du silence

Film de Rod Lurie (2008)

Le choix d'une journaliste, Rachel Armstrong, d'écire un article en révélant entre autres l'identité d'un agent de la CIA, Erica Van Doren, est l'acte inaugural du film et ses conséquences logiques constituent la trame de la narration.
Sur la forme : c'est un peu long et ennuyeux, traitement saccadé des scènes. Cette manière de filmer m'agace un peu.

Sur le fond : ce film pose de multiples questions d'ordre moral et légal, et les personnages sont intéressants en ceci qu'ils incarnent un point de vue possible, cohérent sur cette affaire. On ne peut pas vraiment trouver de "méchant" ; chacun fait son devoir.

Un bémol : le personnage de l'agent de la CIA me semble peu crédible : trop émotive et peu intuitive (elle le paiera cher). Ils recrutent des jeunes femmes fragiles et neveuses - presque hystériques, à la CIA ?

Le presonnage clé, la journaliste, a du cran et ne manque pas de courage. On peut en revanche se demander si elle a fait le bon choix de publier un article qui dévoile l'identité d'un agent de la CIA, le mettant par là-même en danger, brisant à coup sûr sa vie professionnelle et personnelle. Je lis beaucoup de critiques qui accusent l'acharnement de la justice américaine (ils sont bien méchants les américains et bien bêtes... ) mais le journaliste a-t-il le droit d'être irresponsable pour un scoop et même pour une bonne cause sous pretexte de liberté de la presse ?

Que Rachel Armstrong soit ensuite tenue par la justice de révéler sa source est une conséquence logique : non, le gouvernement n'est pas en tort. Il est légal et juste de rechercher et de punir la source de fuites d'une telle importance. De son côté, Rachel Armstrong est également justifiée de se taire et de ne pas dévoiler sa source (mais quand même, elle avait bien dévoilé un nom qui devait rester caché ! ...) ; elle incarne du coup une sorte d'Antigone qui choisit son éthique plutôt que l'obéissance à la loi. Elle a raison mais elle est ...en tort.

Le film est intéressant. La fin est faible et affaiblit par contre-coup tout le film.
AncaG
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le 19 févr. 2013

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AncaG

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