Je ne connaissais pas l’œuvre de Khalil Gibran dont s’inspire le film, moins encore l’idée de montage réalisé par Roger Allers et ses alter égo sur la base de ses textes, ce qui m’a un peu interloqué au départ. D’autant plus qu’il y a rupture de ton au niveau de la narration (entre histoire simpliste d’Almitra et prophéties) mais également visuelle, chaque psalmodie étant confiée à un autre concepteur, donnant une autre approche.
Si les textes sont pour la plupart très gracieux et plein de sagesse, ils sont un peu dilués par la voix trop monocorde de Liam Neeson et surtout la partition musicale en surcharge de Gabriel Yared. Les illustrations utilisant différentes techniques d’animation (avec aux commandes Tomm Moore « Le chant de la mer », Johan Sfar « Le chat du rabbin », Bill Plymton « Les amants électriques » en autre) sont un beau florilège de savoir faire, mais peu innovantes car déjà vu çà et là précédemment.
Bref, « Le prophète » est un film hybride, de conception trop simpliste et bancale. Il ne suscite qu’un intérêt bien modéré.