Un pacte avec le Diable

Avant de se faire un nom dans le paysage cinématographique américain, Robert Wise a appris auprès d’Orson Welles, en travaillant notamment comme monteur sur le génial Citizen Kane. Forcément, ça aide à développer un certain talent.

The Body Snatcher est un film formellement assez simple : un médecin-professeur a besoin de cadavres pour ses recherches, un homme lui en fournit, mais lorsqu’il devient trop compliqué d’aller récupérer des dépouilles au cimetière, il commence à assassiner les futurs cobayes du docteur. L’histoire, bien que glauque, ne va pas beaucoup plus loin et devient assez vite assez prévisible.

Le film ne restera pas dans les annales, et Robert Wise réussira à mieux exprimer son talent quelques années plus tard avec The Set-up. Pour autant, il s’en dégage une très forte personnalité, pour laquelle Boris Karloff n’est sans doute pas étranger. Sa présence permanente auprès du docteur est telle celle d’un fantôme, un rappel permanent de l’horreur du pacte que les deux hommes ont scellé, et de l’impossibilité de faire marche arrière. On ne se défait pas d’un pacte avec le diable, la seule solution étant la fuite en avant jusqu’à sombrer dans la folie.

Une ambiance très travaillée, une lumière qui rend parfaitement en noir et blanc, des acteurs convaincants, cela suffit largement à rendre cette petite expérience de moins d’1h20 plutôt captivante.