J'avoue je connais pas grand chose sur Godard. Grâce aux recherches que j'ai fais sur le « Fahrenheit 451 » de son collègues, Truffaut, je sais qu'il a été l'un des pionniers de la nouvelle vague, courant cinématographique qui a changé pas mal de chose dans la tête des gens. En revanche si ce film m’intéressait c'est grâce à son réalisateur. En effet certain le retiennent pour son hilarant « oss 117 », d'autre pour son film oscarisé « the artist » ( que je n'ai pas encore vu ). Mais moi ( comme beaucoup d'autre amateur de Ouiche Lorraine ) c'est « le grand détournement » ou « la classe américaine » qui a attiré mon attention. Et vu que « Le redoutable » se présentait comme une comédie je me demandais si le film allait réussir à marier cette humour avec le côté film « intellectuel ». C'est donc en étant bien conscient qu'il me manquait un background culturelle important que j'ai décidé de visionner ce film ( bon, à force de cours d'histoire sur mai 68 je commence à être bien informé sur la période pris comme contexte par le film ).
« Le redoutable » ( Cherbourg RPZ ), est donc une fiction basée sur des faits réels. Qui prend La carrière de Jean-Luc Godard ( ou du moins sa période de 1968 à 1970 ) comme sujet principale. Le film se concentre sur sa relation avec Anne Wiazemsky, cette dernière sera d'ailleurs le point de vue du film ( normal il s'inspire de son bouquin ).
Je vais donc commencer par parler des points qui m'ont dérangés. Déjà le début du film et sa construction en petites scénettes m'a fait un peut peur, non pas que je trouve qu'il est inutile , puisque il permet de montrer la relation fusionnelle entre Godard et Wiazemsky qui va peut à peut se dégrader. Mais c'est plutôt qu'à cause de cela le film met très longtemps à démarrer, quelque chose que j'ai tendance à pas trop aimer. En parlant de longueur. J'ai aussi très peu apprécié toutes les scènes à Cannes, on comprend ce que le passage veut dire bien vite, et les séquences suivantes ne font qu'agiter le même message pendant plusieurs minutes. J'ai aussi pas était fan du découpage en chapitre ( si c'est une référence à quelque chose que je ne connaît pas je suis désolé ), encore une fois c'est pas une mauvaise idée, ce châpitrage aurait pu servir de transition aux différente partis du film. Cependant je n'est pas trouver les coupures toujours pertinente où justifiée ce qui donne parfois un peu l’impression que le film est mal monté.
Je vais maintenant parler des nombreux points positif, en commençant par l'humour ultra réfléchi d'Hazanavicus. Si j'aurais du mal à qualifier le film de comédie total ( certains passages virent plus au drame ), il faut avouer que j'ai beaucoup rit durant le visionnage. De nombreuses scènes sont hilarante, et le runing gag des lunettes est très bien trouvé. Les dialogues sont également très humoristique, et certaines répliques sont particulièrement mémorable. Par exemple j'ai adoré quand en pleine manifestation ( mai 68 je rappelle ), une amie demande à Jean-Luc si il a pas peur que tout ça dégénère et que lui réponde « non, l'ambiance est plutôt bonne ». Mais ce qui m'a fait le plus rire ce sont les délires de réalisation et les expérimentations utilisées tout au long du film ( expérimentations que je suppose font hommage au ciné de Godard ) je vais pas trop spoiler, mais il faut savoir que chacune de ces expérimentations sont liées à un gag extrêmement bien sentit.
Il ne faut pas oublier de parler des acteurs, si tout le casting remplie bien le job, Louis Garrel ( que je n'avais jamais vu, en même temps les films dans lesquelles il apparaît, c'est vraiment pas mon genre ) est juste flamboyant, il est drôle, renvoie une image charismatique du personnage ( parce qu’on va pas tout mélanger. Le Jean-Luc Godard montré dans le film est, je pense, très différent du modèle réel ), mais en même temps c'est une version peu flatteuse de cette personnalité que donne l'acteur. Ce Godard est obtus, imbu de lui même, parfois immature et sadique sur les bords. Le long-métrage n’oublie pas néanmoins de créer un côté attendrissant au personnage, on aimerait qu'il finisse pas être heureux, par comprendre ce qu'il veut. Et c'est bien connue quand on trouve un bon compromis entre défauts et qualités et qu'on justifie bien chaque choix d'un personnage bah ça fait des chocapics et un héro terriblement humain et attachant.
J'ai lu quelques trucs sur le film, j'ai appris que « Le redoutable » est un très bon reflet d'un contexte politique ainsi que du cinéma de l'époque, et en effet il m'a appris pas mal de trucs autant sur le ciné que sur l'histoire. Le fait que peut importe ses pensées politique, Godard finit toujours par entrer en contacte avec des proches de DE Gaule a en plus d'être un incroyable ressort comique, dépeint minutieusement le milieu mondain de l'époque. Cette hésitation entre faire la révolution et « ah oui mais les vacances au soleil c'est cool quand même et puis on va pas désobéir à la police on pourrait avoir des problèmes » est au cœur du film. On suit avec attention les peines qu'éprouve Jean-Luc pour faire partit d'un mouvement jeune et révolutionnaire, il court derrière un milieu qui le rejette et il finit par s'enfermer dans un vision politique faussée et floue ( la scène ou il essaie avec grand mal de formuler une phrase sur les nazis et les juifs était pour moi une très bonnes représentation de cette idée ). J'ai personnellement interprété ce film comme une mise en garde a tout les artistes, l'art est quelque chose d’important, il ne faut pas laisser ses convictions complètement bouffer notre travaille. Un message que l'on a pas l’habitude d'entendre. Cependant le but d'Hazanavicus n'est pas de jeter des pierres à Godard à cause de son retournement de veste ( qui est d’ailleurs très bien symbolisé par la détérioration de sa relation avec Anne ). L’existence d'une personne est faite de changements, de problèmes, d'évolutions …. ainsi va la vie à bord du redoutable.