Il y a des signes qui ne trompent pas : à l'instar d' « Aladdin », lorsque j'ai entendu les mythiques paroles zoulou ouvrant le film, j'ai compris que cela n'allait pas encore être pour ce coup-ci que Disney allait nous offrir une VRAIE relecture d'un de leurs classiques animés, impression pour le moins confirmée par la suite. Cela écrit, allez savoir pourquoi : ce qui m'avait tant posé problème dans le premier cité m'a un peu moins gêné ici. Peut-être l'avais-je tout simplement moins en tête ? Je crois surtout que ce qui passe difficilement avec des humains passe mieux avec des animaux, d'autant que niveau technologie, on atteint parfois des sommets.
L'immersion est totale, que ce soit grâce aux impressionnants décors africains, mais surtout l'hallucinant réalisme apporté aux différents personnages, mention spéciale à l'incroyable mignonnerie de Simba enfant, mais également celui de Scar, que l'on a relooké avec beaucoup de goût, Chiwetel Ejiofor succédant avec bonheur à Jeremy Irons niveau casting vocal, au passage quasi-intégralement changé pour des raisons que l'on imagine aisément politiquement correct, mais globalement plutôt réussi. C'est aussi l'occasion de redécouvrir les grandes qualités de ce « Roi Lion » : un magnifique hommage à un continent longtemps totalement ignoré par l'oncle Walt, plusieurs scènes restées gravées dans la mémoire collective
(un fratricide chez Mickey, un cas unique, à ma connaissance),
pas mal de chansons souvent chouettes : ça n'apporte strictement rien sans enlever pour autant.
Malheureusement, si j'étais relativement séduit jusqu'à l'exil du jeune héros, la seconde partie me laisse nettement plus dubitatif. On se rend mieux compte de cette morale parfois douteuse, de leçons de vie l'étant tout autant (notamment à travers Mufasa), et surtout un dénouement que je trouve limite bâclé, notamment à travers l'affrontement avec son usurpateur d'oncle, amené de façon assez superficielle et connaissant même quelques loupés visuels. Bref, si redécouvrir sur grand écran ce standard passe un peu mieux qu'avec le Génie bleu sorti deux mois plus tôt pour les raisons évoquées ci-dessus, l'absence totale d'apport et d'inventivité au récit original reste un réel blocage chez moi, aussi impressionnante la technique soit-elle. Au vu des résultats au box-office, peu probable néanmoins que la stratégie change de sitôt... Bel emballage, mais un peu triste.