Quoi? Ce récit initiatique est un... récit initiatique? OMG Plagiaaaat!
Je suis né en 1992.
Le Roi Lion a été, avec Aladdin et d'autres, le Disney de mon enfance. Bien sûr, j'ai également vu la plupart de ceux qui ont précédé, mais Le Roi Lion garde une place à part dans mon esprit.
Commençons par ce qui ne va pas. Parait que c'est du plagiat, mais ça à vrai dire tout le monde s'en balance, l'originalité n'existe plus depuis plusieurs millénaires t'façon. L'histoire est manichéenne, c'est vrai, m'enfin c'est un récit initiatique, c'est NORMAL quelque part. C'est mièvre, ça c'est sûr, et c'est d'ailleurs le film qui contient l'une des scènes de romance les plus pourries de tous les Disney (bon, après celle de sa suite, mais en même temps le 2 tient plus de la parodie qu'autre chose). C'est bien sûr convenu, mais encore une fois, le passage adulte, c'est un des thèmes les plus anciens de l'humanité, donc bon, encore une fois, c'est NORMAL.
On a fait le tour des reproches? Pour ma part, oui. Alors abordons les qualités de ce chef d'oeuvre.
Soyons prosaïques, pour commencer. C'est beau. C'est super beau. Je l'ai revu en Blu-Ray, soigneusement remasterisé, c'est une vraie réussite. En plus de couleurs éclatantes, l'animation est juste remarquable. Le film est rempli de trouvailles plus ou moins inspirées aussi. Côté bande-son, que ce soit en anglais ou en français, c'est sublime, puis les musiques sont assez belles en elles-mêmes. Le film est également bourré de répliques cultes, et Scar est royalement doublé.
Parlons un peu de l'histoire, en soi. Récit initiatique, passage à l'âge adulte, sont des choses que l'on retrouve dans des centaines de milliers de films, de livres et de manière générale d'histoires. C'est l'une des histoires les plus anciennes de l'humanité, qui prend des tas de formes en fonction des cultures et des époques. Alors on peut se dire que c'est un peu du réchauffé nan? Oui mais non, c'est typiquement le genre d'histoires qui doivent être, pour guider les jeunes et les moins jeunes vers une situation d'équilibre, de paix avec soi-même. Thème qui est largement repris dans Le Roi Lion. Simba croyant avoir tué son père (ce qui est un motif datant au moins d'Oedipe) fait table rase du passé et souffre beaucoup quand celui-ci lui retombe sur le coin de la figure sous la forme de sa copine Nala. Plein de questions, ne voulant que fuir, il croise la route de Rafiki, qui le guide dans la construction de son être. Du coup, Simba commence à s'accepter lui-même et décide d'occuper la place qui est la sienne.
Ne faisons pas de fine psychologie, mais il faut quand même reconnaitre que c'est travaillé. Tous les personnages ont une raison d'être, et l'on peut même y dégoter, si on le veut, une critique de la société, à travers l'instinct grégaire des hyènes qui obéissent aveuglément à un tyran et le manque de réactivité des autres animaux, trop attachés à l'ordre établi. Le message est clair pour l'enfant, qui s'identifie à Simba: ne pas hésiter à être soi, quitte à bousculer la conception du monde des autres.
Alors, quoi? Que reproche-t-on à ce film? D'avoir copié des motifs qui existent depuis la nuit des temps? D'être joli à regarder? Le seul truc pénible, c'est la romance à deux balles évacuée aussi vite qu'elle est apparue, vu qu'elle n'apporte absolument rien au scénario. Mais sinon, c'est un film pour enfant plus qu'honnête, qui a marqué plusieurs générations par des scènes et des répliques cultes.
À voir et revoir sans modération.