A regarder accompagné de sa fiche wikipédia (ou toute autre notice) !

En voyant les avis sur certaines oeuvres considérées comme des classiques ou des chef-d'oeuvres, il y a une sorte de "chappe de plomb" qui s'installe et une façon de dire "ta gueule, c'est un classique" qui m'énerve un peu. C'est clair qu'on peut difficilement dissocier une oeuvre de son époque et de son influence sur les autres arts et ce, même si on la trouve chiante comme la mort. (Voir ma critique des "Misérables" ou "du jeune Werther")


Donc, voilà, "Le Roi et l'Oiseau" est un film "multi-primé" considéré comme un énorme classique et qui est sorti en 1980 selon la fiche. Ok, 1980 dans l'animation, c'est (grosso-modo) à l'époque pour les USA ,de Rox et Rouky et de Brisby et le secret de NIMH , pour les français de "La Ballade des Daltons", pour les japonais de "Galaxy Express 1999" et Myazaki bossait pour un film tiré "d'Edgar de la Cambriole" ("Le Chateau de Cagliostro.") Voilà pour le topo.


Du coup voir "Le Roi et l'Oiseau" en se disant que ce film est de 1980 nous donne l'impression que les gens qui lui décernent la médaille de "classique des classiques" se sont arrêtés au fait que c'était scénarisé par Prévert : la technique d'animation fait penser à celle d'Asterix le Gaulois, le chara-design des personnages ressemble à du Dubout, c'est très bavard et quand même sacrément lent. (Notamment lorsque la Bergère et le Ramoneur atteignent la ville basse....) Certes, il y a une certaine poésie dans le film, des décors qui font preuve d'imagination, une belle musique et des moments de génie (les chausse-trappes planqués un peu partout...) et effectivement le film possède une certaine dénonciation du totalitarisme qui paraît limite surannée pour les années 80 (avec des sous-entendu sur le nazisme.) Et le final avec le Robot géant qui détruit la cage est emprunt de poésie et de bizarrerie (purée, Jacques Prévert à scénarisé un film avec un robot géant) mais on reste un peu sur sa faim : Tout ça pour ça ?


Et là, on se renseigne sur le film sur wikipédia et on apprend qu'en réalité, le film est sorti pour la première fois en 1953 et qu'il s'agit d'une version "revue et approuvée par l'auteur" dans laquelle il a rajouté 12 minutes pour correspondre à l'oeuvre qu'il souhaitait faire. Et là, on regarde vraiment plus le film de la même manière : on comprend l'esthétique très 50's, le chara-design, les allusions au nazisme et on comprend un peu mieux la prouesse : c'était le premier long métrage français (un pari couillu pour l'époque) et il a inspiré de grand noms de l'animation... dont le film le "chateau de cagliostro" dont je parlais plus haut.


Le roi et l'oiseau est une pièce de musée de l'histoire de l'animation même s'il reste à mon avis, un poil trop surestimé. C'est parfois un peu trop lent, trop bavard ou trop évident à mon goût et je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de l'intrigue du portrait du roi qui remplace le roi. Toutefois, on ne raconte pas une histoire dans les années 50 comme on raconte une histoire dans les années 2000 et au final j'ai bien aimé.


A regarder accompagné de sa fiche wikipédia car l'histoire de son développement est assez passionnante.

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le 13 mai 2015

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