Petite série B plutôt bien troussée par un spécialiste du genre, Jack Arnold, à qui l'on doit L'étrange créature du lac noir, Tarentula! ou encore Crépuscule Sanglant, Le salaire de la peur n'est pas sans intérêt malgré un scénario somme toute assez convenu! Reprenant la trame classique du despote régnant sur une ville dont la lâcheté des habitants n'a d'égale que leur racisme, Man in the shadow a le mérite d'aborder un sujet bien rarement traité à l'époque et malheureusement encore d'actualité. Ce film a mi-chemin entre le western et le policier, teinté d'un bon soupçon de film noir, met en évidence les tares de la société américaine et notamment le rapport avec leurs voisins mexicains juste bons à être exploités et dont la population locale ne fait pas grand cas. Pour le reste, il s'agit de l'histoire d'un héros sans peur et sans reproche, intraitable, parfaitement intraitable, incorruptible et donc forcément....seul contre tous!


Côté casting, c'est plutôt bien fourni! Dans le rôle du connard d'éleveur mégalomane on retrouve un Orson Welles qui fait le strict minimum mais cela suffit tant ce dernier semble fait pour jouer les salops! Pour l'intraitable shérif, le trop méconnu Jeff Chandler (bon, vu qu'un chirurgien n'a rien trouvé de mieux que d'oublier un bistouri lors d'une opération pour une hernie discale entraînant une septicémie foudroyante et la mort de l'acteur à 42 ans, ceci explique peut-être cela) qui du haut de son 1m90 assure très bien! Pour accompagner ce duel, dans le rôle des deux fielleux hommes de mains pas forcément très malins, John Larch et Leo Gordon; pour les rôles féminins relativement anodins, Colleen Miller et Barbara Lawrence et dans le rôle du good guy, la silhouette dégingandée de Royal Dano.


En à peine 80 mn, Jack Arnold nous propose une solide série B politique et dénonciatrice du racisme ambiant, de la violence et de toutes formes d'autoritarisme ! Une oeuvre comparable à Un homme est passé de John Sturges, et précurseure de La poursuite infernale d'Arthur Penn**ou encore L'homme des hautes plaines de **Clint Eastwood. Seul petit bémol, une fin en total décalage avec le cynisme et le pessimisme distillés tout le long du film....

Kowalski

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7
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