Le bushido tel que je le comprends est une façon de justifier la condition des samouraïs du point de vue bouddhiste, pour en faire des sortes des moines-soldats vivant de l'aumône des riches... La réputation japonaise de Delon, à cet égard, semble plus tenir à sa belle gueule et au titre du film qu'à une réelle connivence de son personnage avec la culture nippone ; sauf à considérer que les termes de "morale mafieuse" ne constituent pas un oxymore...
C'est donc plutôt sur le plan formel que se situe selon moi la réussite "philosophique" de ce long métrage presque muet (sauf pour la qualité "fonctionnelle" de sa musique -un des personnages principaux étant une pianiste de jazz- nonobstant les quelques "interludes" -très réussis d'ailleurs- de François Roubaix), tant la parole y est rare (mais néanmoins précieuse, comme en atteste la scène de la perquisition), et en noir et blanc, par le quasi monochromatisme de sa photographie.
Quant à Delon, pour en revenir à lui, il atteint ici les limites extrêmes de l'inexpressivité, au-delà desquelles on pourrait sans honte lui dire d'aller travailler pour le roi de Prusse...