Premièrement, Brokeback Moutain est un grand film. Deuxièmement, non je n'ai pas pleuré. Et j'en suis fière.
Ce film est bon dans bien des sens. Cette fresque faite d'amour et de frustration, raconte l'histoire de 2 jeunes hommes, Jack et Eniss, chargés de garder un troupeau de mouton dans les vallées et les montagnes du site de Brokeback. Leur relation ambiguë va se transformer en une attirance et un désir ne dépassant jamais les barrières du cliché. Ensuite, obligés de se séparer ils fondront tout 2 une famille, et ne se reverront que très peu au fil des 20 ans que séparent le début de la fin de l'oeuvre.
Tout 2 retenus par leurs obligations familiales, ils trouveront à chaque fois refuge dans les vastes plaines de Brokeback Moutain. Un havre de paix semblant retenir avec lui ce lourd secret qui lie les 2 hommes. Ses grandes montagnes les séparent de l'Amérique des 60s et des 70s dont la mentalité très moyen ageuse, voyait les homosexuels comme des dégénérés ou au moins des personnes perturbés. L'endroit est leur paradis et repaire, où il laisse libre cours à leur émotion.
Ce film simple met en valeur deux acteurs alors en pleine essort. Jake Gillenhall, fameux interprète dans le tout aussi fameux Danny Darko de 2001 ou encore dans The day after Tomorrow. Et Heath Ledger, qui suite à notre Secret de B.M, allait concrétiser avec son interprétation du Joker dans the Dark Night (le meilleur Joker ever? Est ce vraiment une question?). Ces 2 acteurs nous propose une performance émouvante, qui rajoute à la beauté et à l'ambiance générale du film. Ils incarnent très bien le mal et la frustration de leur personnage, ne pouvant beaucoup se voir malgré l'envie de vivre ensemble. Combien de fois avons nous voulu, nous spectateurs, les voir s'installer dans leur ranch rêvé et être heureux ensemble. Mais en même temps, voulions nous vraiment les voir quitter leur femmes, mais en même temps non car ça aurait été triste aaaah. Nous pouvions parfaitement ressentir la malaise et le sentiment d'être retenu ailleurs, que les 2 protagonistes endurent.
Applaudire semble la meilleure chose à faire plutôt que de nous morfondre avec cette histoire, une très dure histoire, pleine de sentiments cachés. De la difficulté d'être homosexuel, autant vis à vis de soi même que vis à vis du monde. Que sommes nous prêts à sacrifier pour l'amour, quelles montagnes sommes nous prêt à escalader pour l'atteindre, cette idylle. Comme dans la chanson de Marvin Gaye et Tammi Terell, dans ce film il semble qu'il n'y ait aucune montagne assez haute, aucune vallée assez basse ou aucune rivière assez large pour atteindre la personne que l'on aime. Ce sont malheureusement les hommes qui nous en empêchent le plus souvent, plus grands obstacles à la total émancipation.
Ma foi, comme dans Sur la Route de Madison avec Eastwood et Meryl Streep, la relation de Jack et Essil fut brève (pas autant), tendre, belle et ces 2 coeurs semblaient fait l'un pour l'autre.