Suite du périple de Frodo parti détruire l’Anneau Unique dans les flammes noires du Mordor dans ce deuxième volet génial. Cependant, même avec la version longue, je ne peux garder une certaine réserve qui avaient disparue pour les autres volets du Seigneur des Anneaux. A mon premier visionnage, une chose titillait le fan de Tolkien que j’étais, le film peinait à atteindre le même stade que le livre à la fin. Ce qui fait que le récit prenait du retard, et pour conséquence, un rallongement du troisième film qui atteignait une durée de 3h20 (heureusement que pour regarder la version longue, je me fais un film en deux soirées). Parce que je fais partie de ce genre du publique qui a du mal à regarder un film en entier s’il atteint une durée vraiment longue. Après, c’est sûr qu’il y a des films où je reste facilement devant pendant trois heures. Mais c’est pas la faute du film, c’est moi qui suit énervant. Si le film à un récit complet qui doit durer si longtemps, c’est très bien !
Mais pour le coup, pour ce Les Deux Tours, j’ai un petit problème. Alors oui, le film reste à mon sens un excellent épisode. C’est même vraiment au-dessus de ce qu’on nous sert ces temps-ci. Mais bon, si tu le compare aux autres volets du Seigneur des Anneaux, on est loin du compte. Alors, je sais que faire une critique qui prend un ton assez péjoratif alors que je lui mets une note assez élogieuse, ça peut paraître ridicule, mais pourtant j’ai mes raisons.
Alors on va commencer par ce que je trouve génial, déjà, on retrouve ce côté épique propre à l’univers. D’ailleurs, il commence vraiment à développer les personnages. Dans le premier, Frodo endure discrètement son fardeau qu’est l’Anneau Unique, autant là, sa souffrance est vraiment bien mise en relief. On pourra également parler de l’histoire d’amour avec Aragorn (jusque-là, vraiment au second plan dans le premier) qui a droit à un tiers du temps d’écran. La venue de Gollum, et bien évidemment, tout le monde aime Gollum, c’est un personnage extrêmement bien écrit et brillamment interprété par Andy Serkis. Le scénario se permet même de corriger les gaffes du livre, par exemple avec Faramir qui au départ, se fiche complètement de l’Anneau (ce qui réduit pas mal son impact sur le récit). Donc là on a droit à une vraie écriture concernant le personnage de Faramir, là y a toute une histoire avec son père, le fait qu’il veuille sa fierté, donc très bien. Les scènes de combats sont toujours aussi épiques, l’humour tout en restant discret sur les scènes dramatiques arrivent à faire rire. Et surtout la musique de Howard Shore qui est tout simplement magnifique. J’adore particulièrement le thème du Rohan avec le violon, vraiment magnifique. Bon bah là on a à peu près toutes les qualités pour un excellent divertissement (ce qui est d’ailleurs le cas à 80% je dirais).
Parce qu’il y a un truc, et c’est ce truc qui m’empêche de profiter pleinement de ce deuxième épisode. C’est le rythme. C’est-à-dire que là, tout se déchire. On suit plein d’intrigues qui n’ont pas vraiment d’incidences entre elles. Ce qui fait que le récit fait des va-et-vient avec les intrigues. Donc il se peut que pendant quarante minutes, on entende pas du tout parler de Frodo et qu’au final, quand on le revoit, on a un peu oublié ce qu’il lui arrive puisqu’on nous a expliqué pendant trente minutes tous les problèmes du Rohan. A c’est sûr que quand t’es à fond dans une intrigue, c’est difficile de revenir à une autre. Mais en fin de compte, c’est pas le problème du film, c’est le problème du livre. Tolkien s’est pas embêté quand il a écrit son bouquin. Il ne traite que des intrigues d’Aragorn, Pippin, Merry, Gandalf dans toute la première partie du deuxième tome. Puis, dans les trois-cent dernières pages, il ne parle que de Frodo, Sam et Gollum. Sauf que ça passerait nettement moins avec le film, donc le scénario est obligé de jongler avec toutes ces intrigues (ce qui est vraiment compliqué) et ça lui arrive souvent de mal gérer le rythme et du coup, je décroche. Surtout quand on te sort toute une intrigue avec Arwen qui vient compliquer les choses. Mais à la limite, cette intrigue ne dure qu’une dizaine de minutes donc… pourquoi pas.
Mais bon, à part ce soucis de rythme, très franchement, j’ai pas grand-chose à lui reprocher à ce Seigneur des Anneaux et clairement, j’ai pas envie de le pénaliser parce qu’il n’a pas sût remplir une tâche trop compliquée. Je veux dire, c’est tellement un miracle que ces films soient si bien, le travail de Peter Jackson est tellement titanesque que j’ai pas envie de faire mon petit (insérer insulte) qui vient titiller la petite bête d’un travail déjà grandiose. Et puis même, malgré ça, j’aime ce film, j’adore cette saga, donc pourquoi j’essayerai d’être méchant si j’ai pas envie.

James-Betaman

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