Une très bonne comédie pleine d'authenticité.

Boudée par le cinéma français pendant de nombreuses années durant lesquelles elle en profita pour aiguiser son talent de réalisatrice aux États-Unis, Julie Delpy revient en France avec une nouvelle réalisation sous le coude, Le Skylab ou la folle histoire d'une famille ordinaire loin d'être monotone.

Tourné comme un film de vacance sentant bon le soleil et la bonne humeur communicative, Le Skylab est une cinglante réunion de famille durant laquelle chacun en profitera pour vider son sac. Rien de bien enchantant a priori si ce n'est que Julie Delpy le fait d'une manière si authentique, si réaliste, qu'il y a un peu de chacun de nous au sein de cette famille. Chacun peut se reconnaître ou reconnaître l'un de ses proches, chacun pourra rire de la bêtise ou de la méchanceté qu'il a pu côtoyer lui-même. En un sens, après 2 Days In Paris qui traitait habilement de la vie d'un couple, Julie Delpy réitère sa passion pour le cinéma vérité et parvient à créer une nouvelle fois un tableau ultra-réaliste en l'agrandissant à une famille entière. Sachant qu'elle est passée maître en la matière, Le Skylab ne pourra que réjouir les amoureux de cette jeune française qui n'a jamais abdiqué.

A cela s'ajoutera une mise en scène très année soixante dix avec sa musique rétro (Claude François, Jeanne Moreau, Dalida et Michel Sardou pour les artistes récurrents), sa façon de filmer à l'ancienne avec ce petit côté bande de copains que l'on retrouve dans Les Bronzés, La Boum ou Le Père Noël Est Une Ordure. Julie Delpy n'oublie pas non plus quelque dialogues politiques qui ont souvent divisé de nombreuses familles. Le tout regroupé, assemblé, se transforme en un métrage débordant d'une énergie de vie inébranlable. Cela permet d'aborder des sujets profonds tout en restant dans la comédie. Bien entendu, le choix du casting ne laisse rien au hasard et s'avère d'une efficacité redoutable à l'image d'un Eric Elmosnino plus déchaîné que jamais, un Albert Delpy (le papa de Julie qui avait déjà joué dans 2 Days In Paris) attendrissant et un Denis Ménochet d'abord en retrait qui explose littéralement à la fin.

En résulte une très bonne comédie pleine d'authenticité, une fiction d'une rare puissance qui nous transporte dans un tourbillon d'émotions. Vivement la sortie de 2 Days In New York prévue le 28 mars sur nos écrans pour apprécier une fois encore le travail de cette réalisatrice méticuleuse bien trop souvent sous-estimée.
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le 12 févr. 2012

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