C'est un film assez bancal, mais qui est au bout du compte attachant, surtout grâce à l'univers évoqué qui ne peut que rappeler des souvenirs aux trentenaires, à cette période où les parents nous emmenaient dans des repas de famille où, dès que ça parlait de politique, ça tournait au vinaigre, et surtout, au bout du compte, on pouvait se faire chier !
En situant l'histoire au niveau des enfants, en particulier une fille de 11 ans (qui est incarnée à l'âge adulte par Karin Viard, et qui se relate le film comme un flash-back), Julie Delpy nous évoque cette époque comme un souvenir lointain, accentué par une très belle photo légèrement sépia.
Si la première partie, avec le premier repas, est vraiment consternante, ça s'améliore par la suite, avec le débarquement de Eric Elmosnino (qui joue le père) qui fait irruption par hasard dans une plage naturiste et où sa fille va manquer de serrer la main à un zizi d'un bel amour au lieu d'une main. A partir de là, jusqu'à la fin, l'histoire restera dans ce qu'une fille de 11 ans peut évoquer, penser : à savoir déshabiller ses poupées de Ken et Barbie pour les faire baiser, avoir ses premiers émois devant le jeune naturiste et se prendre son premier rateau, commencer à réfléchir un peu différemment et surtout avoir la joie d'avoir ses premières règles, scène très drôle où la chose est quasiment considérée comme un évènement national !
Si les enfants jouent tous très bien (y compris Vincent Lacoste, qui fut le héros des Beaux gosses), du côté des adultes, ça se gâte. D'un côté, on a Elmosnino qui est encore excellent en père à la cool, Julie Delpy (qui joue la mère) en femme rebello-gauchiste, et les délicieuses Emmanuelle Riva et Bernadette Lafont, face à une Aure Atika nullissime (qui donne l'impression de lire un texte), et Noémie Llvosky ainsi qu'Albert Delpy qui jouent clairement les utilités, car ils n'ont vraiment rien à faire.dans l'histoire.
Il y aussi un bon point du côté de la reconstitution, car si l'histoire se passe en 1979, ça n'est jamais appuyé pour montrer clairement que, mais ça passe par des fines touches (rapide évocation du Festival de Cannes), jusqu'à une scène très réussie dans uen discothèque où l'on passe le tube du moment, c'est-à-dire un certain Born to be alive, ce qui ne peut que me plaire, vu qu'on entend la chanson deux fois en tout et pour tout.
En réfléchissant, il n'y a pas vraiment d'histoire réelle (le Skylba du titre est plus évoqué qu'autre chose), la mise en scène de Julie Delpy ne fait pas d'étincelles -quoique cette fois, elle ne se filme pas sans arrêt- mais c'est le genre de film qui a un certain charme, dû à cette époque qu'on a vécu, de près ou de loin, et quand PPDA était encore à la télé, sans moumoute...