Avec Bébel en tête d'affiche, on se doute que Le Solitaire n'est pas un film sur les parasites intestinaux ou un jeu de réussite... Non, ici il s'agit du style qu'incarne Bébel, un commissaire de police aux méthodes expéditives et jouant en permanence avec la légalité. Le film commence doucement, notre officier de police sirote quelques verres en boîte de nuit avec son meilleur ami, flic lui aussi. Ils évoquent leur départ en retraite anticipée et de la belle vie dans les îles qui s'annonce. On se doute évidemment que ce projet va tourner court...
Et effectivement, un ancien caïd psychotique refait surface, et nos deux justiciers abandonnent leur cocktails et entreprennent de cravater l'ennemi public. Hélas, le plan ne se déroule pas comme prévu et le collègue de Bébel est abattu froidement dans les toilettes par Schneider qui a réussi à prendre la fuite.
L'enquête commence alors pour retrouver l'assassin et venger la mort de son ami, un film sur mesure pour notre Bébel national vieillissant mais toujours vaillant. Le spectateur appréciera selon ses goûts ce film d'action à la française, émaillé de poursuites, cascades, fusillades, bastonades, chantages, intimidations et écoutes téléphoniques. Pour faire passer la pilule un peu trop autoritaire et machiste, les dialogues regorgent d'échanges imagés à base de tantouzes, partouzes et autres "donneuses", là encore, chacun appréciera en fonction de son humour... Certes, le scénario sait aussi jouer le ressort du charme avec de nombreuses beautés féminines qui tournent les talons dès lors qu'elles font la connaissance de l'adorable filleul hébergé par notre mâle dominant qui ne veut surtout pas enfiler l'habit du père poule...
Le Solitaire est un bon film, malgré qu'il fasse un peu compilation des grands succès populaires d'un des acteurs préférés des français ; et malgré aussi son rythme nonchalant. C'est que Bébel accuse son âge même s'il est encore énergique et vaillant. Je ferai un reproche au Solitaire donc, c'est de ne pas avoir suffisamment développé les personnages secondaires. Le méchant Schneider est intéressant mais on sent qu'il a été économisé, il n'y a pas réellement de duel au sommet comme le laisse entendre le plan final lors de son arrestation musclée. Fort heureusement le développement du jeune orphelin est très bien construit dans sa relation avec son nouveau tuteur. Et ça sauve cette histoire, qui apparaît somme toute comme une sorte de mégalographie à la gloire de Belmondo.