Rude, triste et sans concessions sur les horreurs de la guerre, Le Tombeau des lucioles est un film qui ne s'oublie pas. On y suit les pérégrinations de deux enfants, Setsuko et Seta, seuls et désemparés suite à la mort de leur mère, victime des bombardements. Leur père, quant à lui est dans la marine et de ce fait se trouve en mer pour affronter les américains.

Sans jamais tomber dans le larmoyant, sans jamais insister excessivement sur les scènes d'apitoiement envers les protagonistes, le film enchaîne les scènes tristes sans laisser de réels moments de répit au spectateur, hormis lorsque Seta essaie de redonner le sourire à sa petite sœur.
Et l'on assiste à la désolation des habitants d'une province sous les bombes, aux décors ravagés, qui essaient malgré tout de continuer à vivre. Seta, lui, cache temporairement la mort de sa mère à sa sœur, puis décide d'aller vivre avec elle chez une tante, seule parente dont il connaisse l'adresse. Mais cette dernière se révèle peu encline à les aider, jalouse de l'ancien statut de fils de militaire de Seta, avare en nourriture mais pas en remontrances vis-à-vis d'un jeune garçon qu'elle estime assez grand pour travailler voir combattre.

Mais Seta doit veiller sur Setsuko alors il l'emmène vivre dans un refuge abandonné où les deux jeunes enfants vont faire leur "nid" et se débrouiller tant bien que mal. Ils découvrent par la même la beauté éclatante des lucioles du coin, illuminant tel un plafond d'étoiles leur moustiquaire. Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là ; la nourriture vient à manquer, Seta est obligé de voler, Setsuko tombe malade (elle souffre d'anémie) et le jeune homme apprend que l'armée japonaise s'est rendue. Il n'a pas de nouvelles de son père et son désarroi devant la rémission des hommes de l'Empereur n'en est que plus grand.

Dés le début du film l'on savait que la fin serait la mort des deux enfants, mais y assister en connaissance de cause n'en rend pas la chose plus supportable. Setsuko qui se met à délirer, Seta qui ne peut plus porter le destin de deux êtres humains sur ses frêles épaules, tout devient pesant, profondément triste, appuyé par la musique douce mais "lacrymale" qui est de circonstance.

Et de se questionner comme l'a fait la jeune fille maintenant réduite en cendres : Pourquoi les lucioles meurent-elles si vite ?
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le 4 oct. 2011

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ngc111

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