Voyage au cœur des perles de l’animation japonnaise

Ce film fut mon premier ghiblis. Rien que pour cette raison, je ne pourrais pas être objective; quand je le voix, je me rappelle de tout les sentiments que j'ai eu lors de mon premier visionnage, c'est ce qui m'a fait m’intéresser à la Japanimation. Mais même sans cela, le voyage de Chihiro est objectivement un des meilleurs film du studio ghiblis.
C'est un voyage, comme le titre français l'indique, au cœur d'un univers extrêmement imaginatif, ou des oiseaux en papier peuvent vous faire du mal et dans lequel un lampadaire marchant vient vous accueillir. C'est un monde sans réelles explications, en dehors que se soit celui des esprits. Et pourtant on est happé dans cet univers, dans cet histoire fascinante qui se dévoile au début à nos yeux pleine de mystères. Tout ça est magique, et ce n'est pas l'âge qui fera frontière à ce film: tout le monde peut aimer!
L'histoire est bien narrée, il se passe toujours beaucoup de choses, et l'on s'attache aux personnages, comme Chihiro qui évolue au fil de l'histoire, comme le bébé transformé en hamster et la mouche qui m'ont fait beaucoup rire, ou encore Haku le mystérieux ou Yubaba au design extraordinaire. Non, sérieusement, Yubaba est géniale. C'est VRAIMENT une sorcière! Tout en elle respire la sorcière. Elle est carrément effrayante à certains moments et on n'a aucune envie de la défier! Bref, niveaux personnages, ils sont pour la plupart intéressants, et si on ne les développe pas outre-mesure, certains moments avec eux peuvent être très beau et subtile. Personnellement j'ai toujours adorée l’esprit sans visage, je ne sais pas pourquoi...Je le trouve très touchant, surtout dans ses moments avec Chihiro.
L'animation est de très bonne qualité (on a des cheveux qui bougent sans arrêt, contrairement aux cheveux de plastique que l'on voit habituellement!) et les dessins sont sublimes, surtout aux niveaux des décors! On ressent vraiment l’ambiance des bains Japonnais, avec pleins de couleurs partout, pleins de motifs, des gens occupés partout, c'est vivant! Enfin...quand je dis des gens, ce serait plutôt des esprits: là aussi c'est assez imaginatif pour certains (j'ai bien aimé le gros esprits blanc de l’ascenseur au début, il m'a fait penser à Totoro). La musique qui accompagne chacun des moments de ce films est elle aussi magnifique. Tout ça ensemble, fait que l'on ne peut s’empêcher d'être heureux ou triste pour les personnages, de suivre l'histoire avec intérêt, et d'être triste une fois le films finis, parce que c'est un film beau, poétique et sensible, que cet univers bien que parfois effrayant est pourtant très intéressant et que putain, ghiblis sait gérer ses films!
La plupart des gens retiennent surtout deux scènes de ce film: celle ou les parents de Chihiro se transforment en cochon et celle du voyage en train. Et c'est certains que ces deux scènes, pour des raisons différentes sont absolument géniale, parce que:
-Pour celle de la transformation des parents de Chihiro en cochon, parce que l'on sait depuis le début qu'il va se passer quelque chose et (à moins d'avoir lut le résumé du film) on ne sait absolument pas quoi! On voit apparaître Haku pour la première fois, la première personne que l'on voit dans cette ville bizarre et il a l'air affolé par la présence de Chihiro. Le soleil se couche, la musique s'emballent, et là on voit deux cochons à la place des parents, ne reconnaissant même plus leur fille, juste bon à s'empiffrer de manière extrêmement bestiale! Cette scène est effroyable! Ce qui s'ensuit les tout autant, tout comme Chihiro le spectateur est perdu, il a peur de ce qu'il ne connait pas. Bref, chapeaux pour cette scène.
-Celle du train est dans un ton très différents. Déjà, tout le film avait jusqu'alors la plupart du temps une ambiance très extravagante, et même lorsque ce n'était pas le cas, il y avait quand même quelque chose pour rappeler la folie du bâtiment des bains. Pourtant dans cette scène, on sors du bâtiment. On est toujours dans le monde (comment devrait-je l'appeler) des esprits on va dire, mais c'est assez différent. L'image n'est presque que d'une seule couleur, le bleu, voire deux ou trois avec le noir et le rouge. Les personnages font des choses simple, comme dans la vie de tout les jours (monter dans un train, regarder par la fenêtre) pourtant cette scène est charger d'émotion: on est tendus, on ne sais pas ce qu'il va arriver à Haku, et on est en même temps soulagé de voir que le sans-visage se soit calmé. Malgré tout ça, la scène dégage une profonde mélancolie. La musique de cette scène est pour moi la plus belle du film, et voir ce train traversé un paysage engloutit sous l'eau, tout est parfais.
Bref, j'adore ce film. Je pense que tout le monde se devrait de l'avoir vu. Personne ne restera indifférent devant ce film, ou du moins devant ces deux scènes dont je viens de parler.