Film français triple AAA. Il ne faut pas chercher à coller une étiquette à ce long métrage. Impossible.
Film de gangster ? Comédie ? Drame familial ? Romance ? Thriller ? Et bien un peu de tout ça et c'est jouissif.
Non pas que le film se cherche tout le long de son histoire sans savoir imposer une direction, au contraire. Non, ici le réalisateur refuse une étiquette et raconte d'abord son histoire qui le pousse à mélanger les genres.
D'autres auraient pu se planter mais Gavras trouve le juste équilibre et s'éclate avec sa réalisation bourrée d'idées de cadrages originaux, d'ambiances toujours bien trouvées, et de séquences de plus en plus folles.
Humour cinglant et loufoque, mise en scène qui balance, tracklist inattendue et décalée référencée "variétoche" française. (Le film s'ouvre sur du Sardou !? Respect !).
Henry (Cassel) est à l'ouest et c'est tellement drôle, Danny est folle et Adjani s'amuse, François (Leklou) s'enfonce mais assure, les deux Mohamed et Poutine sortent tout droit d'un épisode des Kassos, Lamya (Oulaya Amamra) est insaisissable et tout le casting de comédiens, connu ou pas, fait plus que le job. En prime des petits caméos ici et là (John Landis s'il vous plaît).
Le film réuni presque tout ce qu'on demande au cinéma français. De l'ambition, des couilles et du talent.
Quand Les Branquignoles rencontrent les Lascars qui auraient fait des gosses avec Tarantino, ça donne Le Monde Est à Toi et si vous ne l'avez pas encore vu, je vous conseille d'y aller.
Après des années au sein du collectif "Kourtrajmé" et un premier film bancal, Romain Gavras signe l'une des meilleures œuvres françaises de 2018 voire la meilleure.