Robert Lee-Frost, un véritable mercenaire de la pellicule scandaleuse, nous livre ici une œuvre bien polissonne et drôlement immorale. Nous sommes en 1962 et la mode du nudie (film à bon marché exploitant la nudité) bat son plein dans les salles des circuits parallèles. Le cinéaste sera par la suite coupable de multiples outrages aux bonnes mœurs cinématographiques avec des films tels que le western paillard l’Éperon Brûlant (1968), le film d’époque sadien Poor Cecily (1974) ou encore Love Camp 7 (1969), film scabreux se déroulant dans un camp de concentration.
Un obsédé, à l’aide d’un déguisement de grand-mère, se fait passer pour la patronne d’une pension pour jeunes filles, et ce dans le but de profiter d’elles. Mais l’une de ses jeunes pensionnaires est en fait une espionne travaillant pour la police, qui enquête sur les activités cachées de ce travesti.
Contrairement à ce que ce résumé peut laisser penser, le ton du Vampire Érotique est à la gaudriole la plus totale. Malgré le sujet, on ne sombre jamais dans le glauque, à aucun moment. Par ailleurs, tous les prétextes sont bons pour dévêtir l’intégralité du casting féminin : scènes de douche, filles qui se déshabillent avant d’aller se coucher, ou encore, qui, sans aucun lien de cause à effet, ôtent leur drap de bain avant de monter un escalier. Beaucoup de scènes de nu, donc, mais aucune scène de sexe, même dans l’ “orgie” finale (un bal masqué en sous-vêtements). Et c’est précisément ce qui fait le charme d’un tel film : il n’a nul besoin d’en montrer beaucoup pour émoustiller ses spectateurs. Bref, du coquin à l’ancienne !
Le Vampire Érotique (House on Bare Mountain) de Robert Lee-Frost (1962). États-Unis. Avec Bob Cresse, Laine Carlin, Laura Eden. Disponible en DVD en version originale anglaise non sous-titrée chez Something Weird Video.
(critique parue dans le magazine satirique "Le Poiscaille" en juillet 2012 : www.lepoiscaille.be )