Les 39 Marches par Kroakkroqgar

Lorsque l’on s’intéresse aux débuts du cinéma, il est intéressant de constater comment Alfred Hitchcock a su influencer toute la production de thriller qui lui a succédé. ‘The Thirty-Nine Steps’ propose en effet plusieurs idées cinématographiques que l’on retrouve dans les films à suspense modernes : se fondre à un cortège pour échapper à ses poursuivants (‘The Fugitive’), le méchant estropié, la balle logé dans une Bible, etc.

En revanche, l’invention la plus ingénieuse de Alfred Hitchcock demeure l’utilisation de MacGuffin, prétextes au développement du scénario. Dans le cas présent, il s’agit d’une information capitale pour la sûreté de l’état, à laquelle on ne portera finalement que très peu d’intérêt. Parce que si les premières minutes du film sont traitées sur un ton banal et ne sont pas forcément passionnantes, la fugue de Richard Hannay lance véritablement le récit. Les extravagances du scénario sont amusantes sans être improbables, et le film est rythmé de bout en bout. Le thriller ne tarde ainsi pas à devenir très divertissant, alors même que l’élément déclencheur représente un détail pour le film.

Pour autant, la réussite de l’œuvre tient au couple formé par Richard Hannay (Robert Donat) et Pamela (Madeleine Carroll). Embarqué dans une histoire qui le dépasse, le premier garde tout de même sa contenance et son sens de l’humour, tandis que la seconde incarne une femme forte et loin d’être naïve. Le duo fonctionne parfaitement bien, et fait même rire, notamment lors de leur nuit à l’hôtel alors qu’ils sont menottés l’un à l’autre.

Quant au travail de réalisateur d’Alfred Hitchock, son talent n’est plus à prouver. Le récit est rythmé, la narration est claire, le suspense est efficace, et la mise en scène ne paraît jamais dépassée (comme ça peut être le cas pour ‘The Birds’).

Un thriller pionnier et sympathique.